En 2005, le peuple congolais avait, par référendum, voté en faveur de la constitution actuellement en viguer. A son article 2, cette loi fondamentale consacre le découpage de ce pays en 25 provinces plus la ville de Kinshasa. Ceci devrait être traduit en acte trois ans aprês la mise en place des institutions de la troisième République. L'Ituri est du nombre des nouvelles provinces à créer.
Le Sénat, dernière institution à être mise en place, ayant été installé le 14 mai 2007, les 26 provinces devraient, en principe, être effectives à partir du 15 mai 2010.
Hélas, l'on s'approche de cette date sans que rien ne soit fait dans ce sens par ceux qui en ont le pouvoir.
Devant ce mutisme, les élus provinciaux de l'Ituri ont décidé de hausser le ton. Le lundi 03 mai 2010 ils ont fait une déclaration exigeant le démarrage effectif de la province de l'Ituri le 15 mai 2010.
Ce ne sont pas des arguments qui les ont manqués: il faut respecter l'esprit et la lettre de la constitution; le gouvernement n'a jamais évoqué un quelconque motif justifiant la non mise en pratique de cette disposition constitutionnelle; l'Ituri dispose du minimum nécessaire pour son démarrage comme province; cette province permettra le raprochement des administrations des administrés...
John Tinanzabo, le porte parole de députés de l'Ituri a été très claire, à ce sujet, dans l'émission Dialogue entre Congolais sur les ondes de la radio Okapi le 4 mai 2010.
Cette déclaration de députés de l'Ituri a trouvé un écho très favorable dans les milieux politiques et de la société civile auprès des ressortissants de cette partie du Congo.
Jean Bosco Lalo, président de la Société Civile de l'Ituri n'a pas hésité d'apporter son soutien à cette idée carressée par de nombreux ituriens depuis des années. Cela, en dépit des appels à la tempérance lancés par le gouverneur de la Province Orientale Médard Autsai Asenga au motif que le gouvernement central ne dispose pas encore des moyens suffisants pour prendre en charge les 26 provinces.
La portée Pédagogique
Cette déclaration des députés de l'Ituri a une portée pédagogique. Elle aura pour effet d'apprendre aux gouvernants congolais la necessité de respecter les lois du pays et surtout de respecter le peuple souverain.
Il n'est pas normal que , pour une matière prévue dans la constitution, les dirigeants congolais se soient plongé dans un mutisme aussi coupable. Peut être voulaient-ils mettre le peuple devant un fait accompli. L'on s'approchait de la date fatidique sans que le gouvernement ne s'explique devant le peuple qui, pourtant, avait adopté cette constitution par vote. C'est une manière de se moquer du peuple.
La déclaration de députés va, certainement, reveiller l'attention des gouvernants sur ce sujet. C'est aussi un signe que le peuple congolais n'est plus dupe. L'on ne pourra plus marcher sur ses intérêts comme ce fut le cas dans le passé.
Les dirigeants congolais doivent apprendre à le respecter.
Le reveil du chat qui dort?
La réclamation de la province de l'Ituri le 15 mai 2010 par ces députés rencontre l'une des révendications du FPJC, un groupe armé encore actif en Ituri. Ce groupe de Sharif Manda a toujours justifié son insuurection entre autres par le fait que le gouvernement tardait à élever l'turi au rang de province conformément aux dispositions de la constitution.
Il faut craindre que cette position de députés de l'Ituri ne soit interprétée par ces insurgés comme une "légitimation" de leur lutte. Ce qui pourrait éventuellement les pousser à intensifier des attaques contres les positions des FARDC.
Déjà,le même jour de cette déclaration, des insurgés avaient attaqué une position des FARDC en territoire de Irumu occasionnant la mort d'un major des FRADC.
La province de l'Ituri est attendu de tous les voeux par les habitants de ce district. Toute personne qui sera maltraitée pour avoir reclamer cette province passera pour un héros.
Joska, Le Millenaire
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