Tache d’huile, par Willy KabweTous calculs faits, le 15 mai 2010 passe pour une date butoir au regard de l’article 226 de la Constitution du 18 février 2006 qui stipule : « Les dispositions de l’alinéa premier de l’article 2 de la présente Constitution entreront en vigueur endéans trente-six mois qui suivront l’installation effective des institutions politiques prévues par la présente Constitution ».
Il s’agit du découpage territorial qui, aux termes desdites dispositions constitutionnelles, fait passer le nombre de provinces de 11 à 26. Il s’agit d’un morcellement dont seuls les constituants maitrisent les tenants et les aboutissants. Mais aujourd’hui, la question fait jaser. Bien plus, elle soulève des vagues et ne met plus d’accord ceux qui y avaient adhéré avec enthousiasme.
Qu’est-ce à dire ? Que la décentralisation made in DRC aurait du plomb dans les ailes ? Que ses contours ne seraient pas faciles à cerner ? En attendant, la polémique est lancée, la bataille juridique, aussi ; le tout sur fonds de combat politique non élucidé.
Le 15 mai 2010, les dispositions constitutionnelles relatives au découpage territorial devraient s’appliquer. Les hommes et les femmes au pouvoir à Kinshasa le savaient-ils encore ? Difficile de répondre par l’affirmative. Il a fallu la montée au créneau des députés provinciaux de l’Ituri pour rappeler cette échéance. Ils se sont dit las de tergiversations et autres atermoiements du pouvoir central.
Selon eux, leur district, constitutionnellement élevé au rang de province, devrait voir sa concrétisation à l’échéance constitutionnelle du 15 mai 2010. A cette date, ils ont déclaré tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Du côté du gouvernement, on entend sous coulisses qu’ils pourraient être traités des rebelles si jamais ils mettaient leur menace à exécution. La solidarité est venue d’abord de leurs collègues nationaux. Lesquels, suite aux nombreux débats et multiples polémiques liées aux moult affaires tantôt politiques tantôt entre individus, avaient eu un trou de mémoire. Ils ont entériné la prise de position de leurs collègues provinciaux. Ils savent pourquoi ils tiennent à la concrétisation du découpage territorial. Leur avenir politique en dépend.
L’histoire récente aura retenu que l’Ituri a acquis une nouvelle célébrité, celle d’avoir été le premier district à déclencher le mouvement de revendication du droit des Congolais au découpage territorial. Eveillés par les Ituriens, les députés provinciaux de la Tshopo ont suivi le pas. A qui le prochain tour ? Le mouvement est en train de faire tache d’huile.
par Willy Kabwe, Le Potentiel
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