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Chers lecteurs, merci de consulter notre blog. La Republique Democratique du Congo vient sortir d'une guerre de plus de 10 ans qui a fauché la vie à plus de cinq million des personnes; L'Ituri est l'un de ces coins du Congo qui a été le plus devasté par cette guerre; elle a perdu près d'un million des ses fils et filles et son image en est sortie terriblement ternie...Ce blog pose et tente de répondre à quelques questions sur cette tragedie: quelles sont les causes reelles des ces tueries, qui en sont les auteurs, que doit-ont faire pour eviter la répétition de cette tragedie? Nous vous proposons ici des articles des journaux,études fouillées et réflexions des éminents scientifiques sur le drame Iturien.

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mercredi 18 novembre 2009

FIN DE MANDAT DE LA MONUC: ombres et lumières d’une mission




Bien que récemment prorogé, le déploiement de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) prend fin le 31 décembre 2009. Elle aura totalisé 10 années de présence effective dans ce pays. Elle qui avait commencé sous la forme d’une petite unité d’observation de petits conflits internes à cette partie de l’Afrique centrale, finira par revêtir la forme d’une des plus grandes missions des Nations Unies au monde, avec pas moins de 17 000 hommes, dont un millier d’observateurs et environ 2000 éléments de la police.

Au moment où elle est en train de plier bagages, on peut en toute légitimité se demander quel bilan faire de sa longue présence à l’intérieur d’un pays dont le gigantisme ne lui aura décidément pas été de toute facilité et où rébellions à répétitions le disputaient à des guerres sanglantes et successives.

Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC estime, pour sa part qu’en 10 ans, la MONUC a accompli un travail remarquable. On ne peut le lui nier : elle aura, notamment, supervisé le cessez-le-feu ainsi que le retrait des troupes étrangères de la RDC, de même qu’elle a stabilisé la sécurité alimentaire.

Elle a également accompagné le Dialogue inter-congolais ainsi que la transition d’immobilisation des groupes armés en Ituri et dans les deux provinces du Kivu, facilité les premières élections libres et transparentes en 40 ans, et enfin, aidé le gouvernement central à gérer la crise dans le Kivu, en menant des opérations contre les groupes armés. Un boulot considérable, en somme, dans cette partie de l’Afrique qui a connu, aux dires de plus d’un, les affrontements les plus atroces du continent, ces dix dernières années. Mais, cette mission de l’ONU n’aura pas été exempte de toute tare. On lui aura notamment reproché les écarts de conduite de son personnel, qui se sont, à plusieurs reprises, traduits par des viols, des vols ainsi que des exactions de toutes sortes. On se rappelle que des casques bleus ont été impliqués dans le trafic d’or et de matières précieuses dans la région du Nord Kivu. Tout comme on se souvient qu’on a fait état de la collusion d’un colonel de la même unité indienne avec le rebelle Laurent Nkunda.

Ce dernier, bénéficiant des informations de son « colonel ami », avait attaqué victorieusement une unité de la mission onusienne. Plusieurs scandales et actes répréhensibles auront émaillé la présence du personnel civil et militaire de la MONUC en RDC. En son temps, la hiérarchie de l’Institution avait promis d’ouvrir des enquêtes sur ces faits. A ce jour, certaines d’entre elles n’ont toujours pas de suite. Il faudrait sans doute d’ailleurs que toute la lumière se fasse un jour sur ces crimes, ne serait-ce que pour rendre justice à tous ces innocents brimés dans leurs droits, mais sans doute aussi pour redorer le blason des casques bleus décidément bien sale après toutes ces révélations.

A présent, la MONUC s’en va. Et, il faut le reconnaître, au moment où elle quitte les lieux, la grave question congolaise n’est pas pour autant réglée. Bien plus, les chantiers en attente restent nombreux. Qu’en résultera-t-il ? Là se trouve à présent la grande question. On doute sérieusement que l’armée congolaise puisse valablement la remplacer, elle qui présente toutes les caractéristiques d’obsolescence, de désorganisation et qui, en même temps, manque à la fois de moyens autant que de motivation. Que la région bénéficie d’une accalmie certaine ces derniers mois, tout le monde est en mesure de le remarquer. Les principaux fauteurs de trouble ont été mis à l’ombre, ne serait-ce que momentanément.

Laurent Nkunda, qui a perdu la confiance ainsi que le soutien de son traditionnel parrain et mentor, Kagamé, se trouve au secret, au Rwanda. Thomas Lubanga ainsi que Jean-Pierre Mbemba méditent toujours sur leur sort derrière les barreaux de la CPI. Mais, la région n’est pas pour autant pacifiée et la malédiction des ressources naturelles est toujours aussi présente que de par le passé. Sans compter que les partisans des enfants terribles de la guerre sont eux aussi toujours en place et sans doutent se demandent comment reprendre le flambeau laissé par leurs chefs.

Alors, d’où peut provenir l’espoir de l’instauration d’une paix définitive dans cette région du continent ? Sans doute, de la passation d’accords internes entre dirigeants de la région, car, ce n’est un secret pour personne que la guerre en RDC implique de nombreux pays de la sous-région. Des accords du genre ont été vus, qui ont produit les résultats que l’on sait. L’arrestation de Laurent Nkunda n’a été rendue possible que grâce à une certaine « complicité » unissant Kinshasa et Kigali. L’exemple du Soudan et de l’Ouganda enseigne lui aussi que si les dirigeants des Etats optaient pour la nouvelle voie qui refuse le principe du soutien de l’ennemi de son ennemi pour s’en faire un ami, de nombreuses questions jusqu’à présent cruciales s’en trouveraient réglées et rendraient de fait la paix, dans cette région, un peu plus à portée de main.

En tout état de cause, c’est le réalisme, en la matière qui le commande. La MONUC s’en va d’un pays qui est loin d’être pacifié et il n’est pas à l’ordre du jour de prolonger à nouveau son mandat ou de la remplacer par une quelconque autre force d’interposition. L’armée nationale congolaise n’est aucunement en état de remplir cette tâche. Et en même temps, des foyers de tensions subsistent qui constituent autant de poudrières susceptibles de s’embraser à la faveur de la moindre étincelle. Il revient aux protagonistes de la région de savoir dépasser leur ego pour se mettre enfin et sérieusement à la recherche d’une paix dont tout le monde a plus que besoin, dans cette région tourmentée du globe.

Le bilan fort mitigé de la MONUC devrait leur rappeler que l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Il leur revient de comprendre sans doute la leçon et d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent.


"Le pays"

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