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Chers lecteurs, merci de consulter notre blog. La Republique Democratique du Congo vient sortir d'une guerre de plus de 10 ans qui a fauché la vie à plus de cinq million des personnes; L'Ituri est l'un de ces coins du Congo qui a été le plus devasté par cette guerre; elle a perdu près d'un million des ses fils et filles et son image en est sortie terriblement ternie...Ce blog pose et tente de répondre à quelques questions sur cette tragedie: quelles sont les causes reelles des ces tueries, qui en sont les auteurs, que doit-ont faire pour eviter la répétition de cette tragedie? Nous vous proposons ici des articles des journaux,études fouillées et réflexions des éminents scientifiques sur le drame Iturien.

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vendredi 20 novembre 2009

Bilan à mi-mandat











Le Peuple ne nous demandera pas combien de tonnes de démocratie nous lui avons déversées mais quelle richesse et quelle prospérité nous lui avons apportées. À mi-parcours du mandat, que dire? L’eau de la Régideso ne coule nulle part dans nos quartiers pauvres, même à Binza Upn, le quartier cossu. Ni l’électricité de la Snél n’éclaire nos rues et avenues. Dans nos villes, on est retourné à l’âge des ténèbres… Il faut saluer le programme des 5 Chantiers qui a ouvert ses portes. Réflexion poussée, que signifie tout ça pour l’habitant de Bukavu qui, pour se rendre à Kinshasa, s’impose deux jours avec une nuit passée à Goma suite à une piste aérienne inadaptée et doit emprunter des cercueils volants - un énième crash vient de se produire à Goma quand je termine ce texte.
Si rien de très grand n’est fait d’ici les échéances qui commencent l’année prochaine déjà, si aucun signal n’est envoyé quand les scandales financiers se multiplient et se décuplent, si la campagne de Tolérance Zéro s’arrête, si la fête du Cinquantaine de l’Indépendance se limite à des manifestations grandioses plutôt qu’à lancer un programme de colloques à tous les niveaux qui culminerait le 30 juin 2010 par l’annonce d’une Vision consensuelle sur ce que le pays doit être demain, sur le rêve qu’il nourrit pour ses enfants, il n’est pas impossible que le Peuple nous dise dans le secret de l’isoloir: tout ça ce fut du gros malentendu. PAR T. KIN-KIEY MULUMBA.Un an après sa victoire historique à la Présidentielle américaine, Barack Obama brandit deux trophées, le prix Nobel de la Paix qu’il s’est promis d’aller chercher lui-même le 10 décembre à Oslo et celui de l’homme le plus puissant de la Terre, plébiscité par la revue Forbes qui publie année après année le classement des personnalités les plus influentes du monde. Obama est talonné - fort logique - par le président chinois Hu Jintao… Cette semaine, le chef de la Maison Blanche a bouclé une tournée en Asie, continent qui est loin d’abriter les États les plus vertueux au plan démocratique et qui, au plan du développement humain, était, il y a trente ans, à certains endroits de Chine ou d’ailleurs, bien loin de nos quartiers de Ngaba. Trente ans plus tard, c’est cette Chine où grouillent 1,3 milliard de personnes qui détient une créance de 800 milliards de dollars sur la première puissance planétaire, les États-Unis dont on peut se demander en quoi ils méritent encore cette place d’hyperpuissance que lui destinait le secrétaire général de l’Élysée sous Mitterrand et ancien ministre socialiste des Affaires étrangères et Hubert Védrine. Voici une Chine que tout le monde donnait à jamais perdue sauf cet intellectuel français Alain Peyrefitte devenu plus tard Garde des Sceaux, qui publia en 1973 chez Fayard «Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera». Pour tel péché, à une autre époque, il aurait passé par le bûcher... 800 milliards de dollars de créance sur l’hyperpuissance américaine! L’Amérique doit sa survie - disons-le un peu - à la Chine. Du coup, Washington doit tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de sortir un mot sur ce précieux créancier. Barack Obama, fruit par excellence de la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, ne peut rencontrer le chef spirituel des Tibétains, le dalaï-lama que Pékin accuse de vouloir réclamer l’indépendance du Tibet. Pour rien au monde, il ne saurait se permettre de mécontenter ces puissants Chinois…Ainsi marche le monde…C’est Nguz a Karl-i-Bond, diplomate né qui déclarait - le Katanga ayant commencé sa descente aux enfers - en substance: que vaut encore le Zaïre après un cuivre produit à 30.000 tonnes? C’est cette même phrase qui fut reprise, l’Afdl étant aux portes du pouvoir, par l’ambassadeur américain à Kinshasa, Daniel Howard Simpson. Fin novembre 1996, le diplomate se trouvait face à un groupe de patrons de presse triés sur le volet à qui il offrait un repas à sa résidence. J’étais assis face au diplomate et je voulus savoir si l’on pouvait noter et quoter cette phrase. Dan n’y trouva à redire. Nous étions là pour entendre et pour rapporter, cela allait de soi. La phrase (les phrases) de Dan? «Le Zaïre, ce n’est plus une affaire stratégique. L’époque de la guerre froide est terminée. Les États-Unis sont intéressés par des pays où règnent l’ordre, la stabilité, la discipline (...) Il ne s’agit plus de soutenir des dictateurs parce qu’ils sont pro-occidentaux (...) Naguère, l’Amérique achetait du cuivre, du cobalt, du café et vendait des équipements, beaucoup de matériels à la Gécamines. Tout ça, c’est fini. La Gécamines produisait 450.000 tonnes de cuivre. Aujourd’hui, elle produit... Le Zaïre ne rencontre plus de respect dans le monde». Puis: «Je suis contre Berlin II» (et j’abhorre l’idée d’une «République du Kivu» mais les Rwandais sont au Zaïre) «pour longtemps, définitivement et ne s’en cachent pas» («Le Soft», daté samedi 30 novembre 1996). Pressé par le Département d’État à Washington - la copie du «Soft» ayant été mise sur le marché -, le diplomate entreprit de démentir mais n’y parvint pas! Cinq mois plus tard, fin avril 1997, c’est un team de diplomates, policiers et militaires galonnés américains conduit par l’ambassadeur de choc Bill Richardson qui déboula à Kinshasa pour dire les adieux de l’Occident à Mobutu. «Pendant la période de guerre froide, tu as été un ami et un soutien important et sincère des États-Unis et du monde libre, l’Amérique t’est reconnaissante. Mais l’heure a sonné de partir. Si tu te maintiens malgré tout, nous t’assurons que ton cadavre sera traîné dans les rues de cette ville comme celui d’un chien». Ainsi parle l’Oncle Sam. Sans état d’âme. Avant de t’abattre, il te prévient afin que tu n’ignores rien sur ce pourquoi tu es mort. Un ancien de Birmanie, d’Irak, de Corée, de Haïti, spécialiste des missions sensibles ce Bill Richardson. Devant son neveu de Kissinger, Honoré Ngbanda Nzambo-ko-Atumba, devant son directeur de cabinet Félix Vunduawe Te Pemako, devant le ministre des Affaires étrangères Gérard Kamanda wa Kamanda, devant le fils Nzanga et la fille Ngawali, dans sa petite maison de type colonial du camp militaire colonel Tshatshi juchée sur les hauteurs de la Capitale, à un jet de pierre du fleuve qu’il trouvait majestueux et qu’il aimait à longer debout ou assis, le regard lointain, dans un des salons de son yacht matelassé le M/S Kamanyola, le Léopard, miné par la maladie qui six mois plus tard l’emportera, s’effondra. Un jour est passé, une page d’histoire venait d’être tournée…Pourtant, sous la pression de la même Amérique - ce fut le secrétaire d’État James Baker qui vint le lui dire sur ce yacht - Mobutu avait lâché du lest sur la nature de son régime et avalé le calice jusqu’à la lie en acceptant les réformes conduisant à la démocratisation du pays. Dans ce même Palais du peuple de Kinshasa construit par Pékin, poussé par notre Gorbatchev couleur locale Roger Nkema Liloo, le Léopard avait enduré la catharsis. Conduite par l’archevêque de Kisangani Laurent Mosengwo Pasinya, la Conférence Nationale Souveraine de Kinshasa ouvrit le bal de nombre de Conférences nationales en Afrique. Le parti-État MPR fut contraint de se faire hara-kiri. Du jour au lendemain, ses gros formats le quittèrent pour se déverser par dizaines dans les innombrables partis politiques qui venaient de voir le jour et qui rendirent toute lisibilité politique inintelligible. La crise ayant réduit à néant le secteur de production, la politique passa au premier plan comme lieu d’attraction même pour des hommes dont les affaires paraissaient florissantes. L’exemple frappant est celui d’Amasco, Augustin Kisombe Kiaku Mwisi... *** Notre Congo a pu tenir des élections libres dans une paix relative. Ce pays le doit au fils Kabila qui, tirant profit de l’expérience du père, leva l’option d’engager la R-dC dans une autre voie: celle du dialogue avec les rébellions qui faisaient rage à l’Est et au Nord du pays, et de la paix avec ses voisins souteneurs de celles-ci. Le résultat est palpable: la R-dC s’est à nouveau mis à niveau; le pays est redevenu attractif pour l’investissement privé. Il suffit de voir ce boom de l’immobilier, résultat des réformes du système financier international avec la venue des lois anti-blanchiment qui ont pour conséquence de sédentariser d’importants flux financiers attirés eux-mêmes par le renchérissement du prix du loyer grâce à la présence des forces onusiennes et des ONG internationales. Il nous faut ouvrir une parenthèse: sous Mobutu, sauf s’il avait pu effectuer illégalement ses dépôts en espèces à Kinshasa à la cellule Belgolaise logée au vu et au su de tout le monde à un étage du flamboyant gratte-ciel de l’ex-BCZ, le Zaïrois qui débarquait à Zaventem en Belgique se rendait droit à la salle des coffres-forts de la banque Belgolaise, au n°1 de la rue Cantersteen, ses attaché-case à l’arrière de sa limousine bourrés de dollars et de francs suisses. Il y était accueilli en VIP au guichet grosse fortune par une dame glamour qui offrait tasse de thé, petits-fours et chocolats noirs belges. Visée au lendemain de la fin de Mobutu par des procès pour blanchiment d’argent sale, la Belgolaise fut décapitée de sa direction et la banque mit la clé sous le paillasson avant d’être rachetée pour un sou par Fortis Banque. Des Zaïro-congolais ont continué de débarquer à Zaventem, toujours avec des billets de banque, des dollars et des euros de préférence. Ils ne sont en revanche reçus par personne et nos hommes anonymes doivent faire la queue comme de vulgaires personnages avant de s’entendre demander de brandir l’origine de leurs fonds... Le jeu en valait de moins en moins la chandelle. Désabusée par des mésaventures à répétition dans l’ancienne colonie, la Belgique a refermé l’épisode Congo, s’est tournée vers les Dragons asiatiques stricts, professionnels, moins portés par des sentiments, ou vers l’Indonésie, pays qui parle la langue must de Belgique, le Néerlandais. Voilà l’Amérique, la Belgique, jusqu’à la pragmatique France - pays dont nous nous glorifions de partager une langue qui s’affaiblit jour après jour - qui vont en Asie, en Inde, en Chine à la recherche des contrats ou pour trouver l’argent en vue de sauver leurs économies… Où est passée l’URSS? Existe-t-elle encore cette Union des Républiques Socialistes Soviétiques, qui se dressait tant face aux Etats-Unis? L’empire n’est plus l’empire. Disloqué, il a été vendu en pièces détachées au capital. Dans son mausolée du Kremlin, Staline se retourne. Gorbatchev continue à être salué à l’étranger, comme ce 9 novembre à Berlin lors des festivités d’anniversaire de la chute du Mur intervenue vingt ans auparavant en 1989 mais personne en Russie ne le connaît plus. C’est par lui qu’est venu le grand malheur qui a emporté la deuxième superpuissance mondiale. Face à l’imparable échec du collectivisme et du totalitarisme, l’URSS et la Chine avaient à régler une équation cornélienne: comment en finir avec ce modèle et comment rejoindre le camp de la prospérité? À Moscou, Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev conduit de 1985 à 1991 à la fois la Perestroïka qui libère l’économie et introduit les réformes sociales, et la Glasnost qui libère la parole et donc la vie politique. Du coup, l’URSS s’effondre. Si la Russie de Medvedev-Poutine reste un acteur sur la scène mondiale, c’est moins pour le dynamisme de son économie que pour son arme atomique. Son industrie désagrégée est en lambeaux. Gorbatchev a eu mission de solder l’empire soviétique. L’Allemagne réunifiée est célébrée. Mission accomplie... À Pékin, Deng Xiao Ping est visionnaire: le vieux communiste de retour au pouvoir en 1979 après la mort en 1976 du père Mao, conserve intact le régime politique - il écrase par ses chars les manifestants de la place Tian A Men - mais ouvre progressivement l’économie en en faisant une «économie sociale de marché». Il fait adhérer son pays - oh, crime de lèse-majesté! - à l’OMS, l’Organisation mondiale du commerce le 11 décembre 2001, le grand Diable qui prône le libéralisme et intègre l’APEC, la Coopération Économique Asie Pacifique, dont l’Oncle Sam tient lui-même le gouvernail. L’Empire du Milieu s’est jeté dans les industries de main d’œuvre, dans celles du textile et dans les objets manufacturés de basse qualité. Il devient vite l’«atelier du monde» où tout s’arrache à très bas prix grâce à une main d’œuvre nombreuse et bon marché, grâce à un taux de change très compétitif. En 2008, selon les chiffres de la Banque Mondiale, la Chine devient la troisième puissance économique mondiale après les États-Unis et le Japon avec un PIB de 4.420 milliards de $ US. Cette même année, le nouveau président Hu Jintao célèbre trente ans de réformes qui ont fait de la Chine une puissance majeure dans le monde avec un taux moyen de croissance annuel de 9,8 %, soit plus de trois fois la moyenne mondiale. L’économie chinoise est devenue la quatrième du monde, représentant 6 % du PMB en 2008 contre 1,8 % en 1978. Trente ans de réformes de Deng, la Chine s’est éveillée au monde. Elle peut dicter sa loi, même à Washington, offrir 10 milliards de $ US à l’Afrique quand l’Occident ne peut décaisser 1 milliard, signe avec la R-dC ou avec n’importe qui - jusqu’à la Guinée de Dadis Camara - pour le même montant si pas plus des marchés de troc argent contre minerais ou autres matières premières que Pékin dévore comme rarement à l’époque contemporaine pour faire face aux nécessités de sa croissance économique galopante. Quand l’ex-Sabena, SN Brussels Airlines compte deux avions long-courriers, Hainan Airlines, l’une des trois compagnies aériennes chinoises fait décoller trois cents avions journellement. Pékin peut brandir sa maîtrise des airs: la Chine s’apprête à fabriquer chez elle, sur place, des gros-porteurs. Le monde s’est mis aux pieds de Pékin. Et tremble! ***Tout autour de nous, des pays émergent. Le petit opérateur économique de Bukavu n’a plus à se rendre à Dubaï. Il lui suffit de prendre la route de Kampala par Kigali pour joindre, sept heures plus tard, la capitale de l’Ouganda. Là, il trouve tout à des prix qui défient toute concurrence. De retour dans sa ville, il peut écouler ses marchandises, les évacuer à Goma et à Kindu dans le Kivu-Maniema. Pourquoi ce Kivu qui offre le même climat, dispose de la même pluviométrie et de la même végétation que le Rwanda recule-il quand le Rwanda affiche une croissance annuelle de plus de 6 %, une inflation de 4 % et un PIB par habitant de 350 USD par an? Pourquoi le Botswana et l’île Maurice qui ne possèdent le premier que le diamant, le second que la canne à sucre, pèsent-ils sur l’échiquier du monde quand la R-dC qui a tout, reste introuvable? Notre pays est-il trop grand pour être gouverné depuis Kinshasa? La démocratie bla-bla est-elle le mal qui ronge ce pays? Faut-il juste un zeste de démocratie, si cela peut pousser à la prospérité? La politique ne doit-elle pas se délester de ce pouvoir économique qu’elle détient au profit de l’initiative privée pour ne devenir qu’administration et régulation? La démocratie peut-elle être une fin en soi? À quoi sert cette valeur universelle si ce n’est pour l’émancipation de l’homme? Si le but est de sauver et de sauvegarder l’essentiel, ne faudrait-il pas se préparer à lui donner un petit coup de frein? Quand le nouveau discours international dominant consiste à demande à chaque pays d’aller à son rythme, qu’est-ce que cela signifie-t-il? Pourquoi le monde fout-il la paix à Singapour, à la Tunisie, à Maurice, au Rwanda, à l’Ouganda, autant de régimes qui bastonnent et emprisonnent opposants et journalistes? C’est quoi la politique si c’est plus de chaleur et moins de lumière? Nos parlementaires ne doivent-ils pas voter la révision si c’est pour recadrer nos objectifs de réussir la prospérité? À quoi sert de la richesse sans cause accumulée par la politique si c’est pour l’acquisition des voitures Mercedes et des châteaux en Espagne alors que générée par l’entreprise privée, elle se multiplierait et se fructifierait par un réinvestissement dans des secteurs créateurs de la valeur et de la richesse pour se transformer en croissance au bénéfice de tous? Pourquoi le politique ne porte-t-il pas la classe moyenne, ces PME qui seules peuvent faire boule-de-neige au lieu de tout miser sur des entreprises mastodontes internationales qui souvent sont des fonds vautours spéculatifs jamais à la base du développement humain? Si le peuple s’aperçoit qu’il peut gagner de l’argent ailleurs que dans la politique, n’est-ce pas qu’il laissera celle-ci aux professionnels afin que la politique soit service, sacrifice et jamais lieu d’accumulation personnelle? N’est-ce pas ce concept de politique qui amène certains, sur un même sujet, à dire oui aujourd’hui, non demain, et qui explique les yo-yo continuels sur la scène? À un mois des années électorales - 2010 avec les Locales, 2011 avec les Législatives et les Présidentielles -, où en sommes-nous? Avons-nous aux décisions des hommes de bien, des hommes de vertu, des hommes d’intelligence, des hommes de vision, bref des hommes qui servent d’exemples à d’autres? Sinon, n’est-il pas grand temps que des hommes de gabarit émergent? Ayons le regard tourné vers le Président de la République. C’est à ce niveau de pouvoir que tout se déclenche. Mais l’homme de pouvoir, partout au monde, a un homme de puissance qui a mission de rendre logiques et pérennes les décisions. Louis XIV a eu Mazarin, puis Colbert; George W. Bush s’est appuyé sur Karl Rove, Obama sur David Axelrod, Sarkozy sur Claude Guéant, Mobutu sur Bisengimana Rwema avant Seti Yale, Kabila sur le couple Katumba Mwanke-Samba Kaputo avant le trio Katumba-Boshab-Lumanu. Quelles responsabilités historiques ont ces hommes d’écoute vis-à-vis de leurs contemporains et de l’histoire pour modeler leur société dans l’ombre de l’homme de barre et aider celui-ci à passer grand dans l’histoire? À un mois du début de ces années cruciales, le débat qui plombe la classe politique porte sur l’avenir de la coalition AMP. Face à Jean-Pierre Bemba Gombo, l’AMP aurait été bien mal en point de l’emporter à la Présidentielle hors la machine AMP qui a fonctionné à plein régime, rejointe par le Palu, l’Udémo et des ténors politiques indépendants de tout parti. Ce sont les trois composantes de la Majorité (treize partis politiques, Personnalités politiques Indépendantes, Alliés Palu-Udémo). Il y eut l’accord d’entre les deux tours. Mais cet accord, quoique portant sur la Législature pleine et entière, avait à gagner en clarté s’il avait été plus engageant sur son volet lié à la technicité et à la morale. Si c’est Kabila qui est comptable de la mandature, ne lui appartient-il pas de conduire et de mener celle-ci à terme? Or, si le régime 1+4 est passé, il y a en place un 1+4 plus. Le Président se sent toujours lié par l’accord alors que c’est lui et lui seul qui a/aura à répondre de son mandat au peuple - tout au moins à la Présidentielle. L’heure du partage venue, les chefs de partis sont toujours aussi puissants et s’imposent toujours et imposent leurs hommes. Résultat des courses: on a, au niveau de la décision, des hommes de l’étoffe de ce ministre du gouvernement Tshisekedi - un certain Atale - nommé aux Finances avec pour seul mérite celui d’avoir été infirmier et proche de son boss de Premier ministre. L’accord de coalition aurait dû fonctionner avec Gizenga et avec Gizenga seul. Pour avoir joué un rôle dans le pont jeté entre l’Est et l’Ouest, le patriarche du Palu était le must pour bétonner une réconciliation exigence au lendemain du débat nauséabond de la Présidentielle. C’est le rôle que Mobutu fit jouer à Bernardin Mungul Diaka après la tragédie Tshisekedi. Et l’expérience aurait dû s’arrêter là, douze mois plus tard en apothéose. Après, on aurait laissé le Président de la République libre de se choisir ses hommes, son Premier ministre (de l’Est, de l’Ouest, du Nord, du Sud, qu’importe!), ses ministres, avec pour seule mission la régulation et l’impulsion de l’économie. Quitte à revenir à un cabinet politique à l’annonce des échéances… Mais jamais on aurait dû pérenniser les exigences de la coalition. Des analystes avaient projeté le profil du nouveau Premier: l’homme qui allierait les qualités intellectuelles éprouvées, l’expérience avérée à une assise politique confortable au sein de la Chambre basse et dans le pays au sein de la population; être l’homme apte à l’itinérance et doté d’une forte personnalité à même de maîtriser toutes les filières de l’Administration, des services et des entreprises de l’Etat; être capable de justifier d’une connaissance suffisante du pays et de ses problèmes; être capable de dire la vérité au Chef de l’Etat, d’obtenir son soutien à chaque étape de l’action afin de réaliser un bilan positif du mandat qui permettrait de mieux aborder l’échéance 2011; être l’homme d’ouverture, le rassembleur, généralement accepté. À mi-parcours du mandat, que dire? Il faut donner le meilleur de soi au travail. Mais le temps fait défaut. L’eau de la Régideso ne coule nulle part dans nos quartiers pauvres. Ni à Binza pourtant cossu... Ni l’électricité de la Snél n’éclaire nos rues et avenues. Les villes se délitent suite à des érosions quand le système des transports devient casse-tête sans que les pouvoirs publics n’aient à intervenir. Nous sommes retournés à l’âge des ténèbres… À certains croisements de la Capitale, de géantes affiches menteuses sont visibles: c’est KinshasaDubai. La fameuse Cité du fleuve impossible! Il faut saluer le programme des 5 Chantiers qui ouvre ses portes. À Kinshasa, le boulevard du 30 juin promet de nous rendre fierté et dignité. Il y a l’entame du boulevard Lumumba, porte d’entrée de la ville. La télé, elle, montre les images du service de Visibilité. Réflexion poussée, que signifie tout cela pour l’habitant de Bukavu qui, pour se rendre dans la Capitale, s’impose deux jours à la suite d’une piste aérienne inadaptée? Il faut espérer que la RVA dispose d’un projet pour l’aéroport de Kadumu. Sur la piste de la Luano cabossée, à Lubumbashi, la deuxième ville du pays, les pilotes doivent réciter Ave Maria avant de décoller ou d’atterrir… À Goma, un énième cercueil volant vient de cracher, ce qui démolit encore l’image d’un pays blacklisté. Le don allemand de 20 millions de dollars destiné à la réhabilitation d’une piste réduite par la lave volcanique à 2000 m au lieu de 3800, serait parti en fumée, empoché par un privé. Au Bandundu, nul n’a encore vu arriver ni bicyclette du ministère du Développement rural, ni tracteur du ministère de l’Agriculture. Le vent souffle dans le mauvais sens. Si rien de grand n’est fait d’ici les échéances, si aucun signal n’est envoyé quand les scandales financiers se décuplent, si la campagne Tolérance Zéro devient slogan, et si les grands Kuluna ne sont pas conduits dans des cellules pour servir d’exemple et frapper les esprits, si la fête du Cinquantaine se limite à des manifestations grandioses plutôt qu’à lancer un programme de colloques à tous les niveaux du pays en faisant participer des sommités avérées de chez nous et d’ailleurs qui s’intéressent au développement de notre pays et qui culmineraient le 30 juin à venir par l’annonce d’une Vision sur ce que le pays doit être demain, sur le rêve qu’il nourrit pour ses enfants et petits-enfants, et sur les moyens qu’il nous faut avoir, il n’est pas impossible que le Peuple nous dise dans le secret de l’isoloir: tout ça ce fut un gros malentendu.
Le soft.

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