Il est probablement sans pareil au monde, le pays de Jeff Kabila. Jamais, depuis l’indépendance, les citoyens, dont les ¾ sont sans emploi rémunéré, n’ont été soumis à un terrorisme fiscal d’une telle ampleur !
Le plus frustrant, c’est que jamais les administrations fiscales ne se donnent la peine de divulguer au public le mode d’emploi des recettes collectées. Secret d’Etat, paraît-il.
Rien qu’en 2009, l’on a vu naître des impôts aux noms barbares, dont la valeur est fixée en dollars, à des taux prohibitifs. Les fonctionnaires chargés, eux-mêmes, de collecter ces impôts, se disent incapables de s’en acquitter à leur tour. Belle ironie ! La semaine s’est achevée - encore ! – sur une très mauvaise nouvelle. Sieur le gouverneur de la Ville de Kinshasa a annoncé à ses administrés ( ?) qu’ils sont désormais soumis au paiement des « pááku ya mabelé ».
Ainsi, chaque propriétaire ou héritier d’une parcelle est tenu de verser annuellement à la Ville-Etat de 2000 à 20 000 FC (2 – 22 USD) au titre d’impôt foncier. S’il a le malheur d’héberger des locataires, il devra prélever chaque mois de 8 à 10% du loyer/locataire, qu’il remettra volontiers à la Ville. C’est son « impôt sur le revenu locatif ».
Ecoutez plutôt la réaction, extraordinairement unanime, des fonctionnaires en service, des fonctionnaires à la retraite, des veuves et orphelins bénéficiaires, à un titre ou à un autre, du droit de succession sur une ou des propriétés foncières.
Tous ces citoyens se déclarent favorables au civisme fiscal. Ils acceptent le principe de s’acquitter de leurs impôts. Ils réclament, en retour, que la Ville-Etat leur démontre à quoi elle affecte effectivement l’argent collecté des citoyens, qui ne constituent nullement sa préoccupation.
Ces citoyens préviennent que si la « cueillette » d’impôts, à leur détriment, sert à entretenir « des emplois politiques » grassement rémunérés, car créés sur base des affiliations partisanes et opportunistes, là, ils prendraient le sentier du maquis.
Se disant, par ailleurs, paupérisés avec délectation par les politiques, depuis 1960, les citoyens exigent – démocratie oblige – que la Ville-Etat décline à l’Assemblée provinciale et devant les « futurs » contribuables des projets d’intérêt public qu’elle entend financer à l’aide de leur argent.
Question : la Ville-Etat se souviendra-t-elle toujours de citoyens contribuables, après la cueillette de l’impôt ? Aucune garantie
Potentiel
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire