Aru: 5 voleurs de moteurs d'Antonov aux arrêts dont un Russe
Ituri | 26 Mars 2008 à 07:32:53
RADIOOKAPI.NET
Cinq personnes sont arrêtées par le bureau des renseignements militaires de la zone opérationnelle des Forces armées de la RDC depuis le week-end dernier à Bunia et à Aru territoire situé à 260 kilomètres au Nord de Bunia. Toutes ces personnes sont accusées d’être impliquées dans le vol de deux moteurs d’un antonov 12 de la compagnie Wimbi Dira. Cet avion est en panne à la piste d’atterrissage d’Aru depuis 2005. Parmi les personnes arrêtées, il y a mécanicien russe, indique radiookapi.net
L’Antonov 12 de la compagnie Wimbi Dira, déjà dépouillé de ses deux moteurs et autres accessoires, a effectué un atterrissage forcé à Aru en Octobre 2005, pendant qu’il effectuait un vol affrété par les FARDC. Selon l’administrateur du territoire d’Aru, trois personnes, dont un sujet russe ne détenant aucun document migratoire avec lui, ont été surprises la semaine dernière pendant la nuit entrain de démonter des accessoires de l’aéronef, dont les deux moteurs de l’aile droite de l’avion avaient déjà disparu.
Selon Mawa Enzoroni, ces personnes étaient bel et bien entrain de voler : « Ils étaient clandestinement à pieds d’œuvres pour piller le moteur. L’avion ne leur appartenant pas, ils n’avaient pas les droits d’extraire le moteur. Il faut qu’il y ait un accord en bonne et due forme entre cette société là et Wimbi Dira pour qu’on puisse extraire les moteurs. Ca ne peut pas se faire dans la clandestinité. Wimbi Dira n’enverrait pas des mécaniciens comme ça qui viendraient directement passer sur la piste qui commenceraient à dépiécer et faire n’importe quoi. Ils le feraient au grand jour. Ce n’est pas nuitamment à la claire de la lune qu’ils allaient commencer à enlever les épaves ».
L’un de moteurs de l’aéronef a déjà été intercepté à Bunia. Il est gardé au bureau de l’Etat major de l’armée congolaise en attendant l’arrivée des responsables de la compagnie Wimbi Dira. Le bureau de l’aéronautique civile du district a identifié le sujet russe comme étant responsable de la compagnie aérienne Bel Globe, dont un Antonov 12 est en panne à Bunia depuis le 3 Février. En attendant, le transporteur du moteur et son aide chauffeur sont aussi arrêtés au cachot de l’armée à Bunia, pour besoin d’enquêtes.
mercredi 26 mars 2008
jeudi 20 mars 2008
Environnement : le gouvernement japonais accorde 3,5 millions de USD à la communauté de l’Ituri
Environnement : le gouvernement japonais accorde 3,5 millions de USD à la communauté de l’Ituri
Par DIOSSO OLIVIER
SOURCE: LE POTENTIEL
Pour accompagner l’exécutif congolais qui ne ménage aucun effort pour pacifier l’Est du pays, le gouvernement du Japon vient de voler à son secours en octroyant trois millions et demi de dollars américains en faveur des enfants du district de l’Ituri, dans la Province Orientale. Objectif : améliorer l’environnement ambiant de ces derniers par la réhabilitation et la construction des infrastructures sociales.
Le gouvernement du Japon et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) ont signé lundi 17 mars dernier un accord sur un financement, par le Japon, de 376 millions de yens, soit 3,5 millions de dollars américains, en appui à la promotion d’un environnement convivial et à la participation communautaire en faveur des enfants en République démocratique du Congo, renseigne un communiqué de presse de l’ambassade de ce pays à Kinshasa, parvenu au Potentiel. Cette contribution, poursuit le communiqué, permettra d’entreprendre, dans le district de l’Ituri, dans la Province Orientale, la réhabilitation et la construction des infrastructures sociales. A savoir les écoles, centres de rattrapages scolaires, maternités, installations sanitaires et l’adduction d’eau dans les villages. Cela avec la participation de la communauté.En plus, le projet appuiera la réhabilitation du bureau provincial du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) à Bunia. Il a une durée de deux ans et avec des interventions focalisées sur l’étendue du district de l’Ituri.
La même source indique que six mille élèves auront accès à un environnement approprié d’apprentissage à travers les vingt écoles primaires qui seront réhabilitées et construites. Ajoutant que mille enfants, en dehors des circuits scolaires, auront à nouveau le droit de suivre des cours de rattrapage pour retourner à l’école. Et que ces écoles et les communautés seront dotées d’infrastructures sanitaires, dont les mécanismes de gestion et pérennisation seront mis en place avec le concours et la participation des communautés.
A cela, il faut ajouter quinze maternités qui seront réhabilitées et équipées conformément aux normes d’hygiènes et aux standards médicaux pour environ 9.000 femmes enceintes qui les fréquenteront pour la consultation pré-natale et l’accouchement. Par ailleurs, le gouvernement du Japon félicite celui de la RD Congo pour qu’aboutisse l’accord de paix signé lors de la Conférence pour la paix, sécurité et le développement des deux Kivu, tenue dernièrement à Goma. A noter que la décision de ce financement démontre la volonté du gouvernement du Japon d’accompagner la RDC qui prend des initiatives pour la paix à l’Est du pays, souligne le même communiqué.
Lequel signale que c’est dans ce contexte que le gouvernement du Japon rappelle que la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD IV) se tiendra à Yokohama au Japon du 28 au 30 mai. Et que la TICAD IV a pour but de mobiliser des connaissances et des ressources de la communauté internationale dans les domaines prioritaires. Il est question d’accélérer la croissance économique, d’établir la sécurité humaine (incluant l’accomplissement des Objectifs du millénaire pour le développement ‘OMD’ et la consolidation de la paix) ainsi que de s’attaquer à la question de l’environnement et du changement climatique.
La TICAD IV, fait remarquer l’ambassade nipponne à Kinshasa, est d’autant plus importante que le résultat de cette conférence sera transmis à la réunion du G8 qui se tiendra également au Japon du 7 au 9 juillet 2008. Pour bien préparer cette Conférence, une réunion ministérielle préparatoire de la TICAD IV se tiendra, du 20 au 21 mars prochain à Libreville au Gabon.
Par DIOSSO OLIVIER
SOURCE: LE POTENTIEL
Pour accompagner l’exécutif congolais qui ne ménage aucun effort pour pacifier l’Est du pays, le gouvernement du Japon vient de voler à son secours en octroyant trois millions et demi de dollars américains en faveur des enfants du district de l’Ituri, dans la Province Orientale. Objectif : améliorer l’environnement ambiant de ces derniers par la réhabilitation et la construction des infrastructures sociales.
Le gouvernement du Japon et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) ont signé lundi 17 mars dernier un accord sur un financement, par le Japon, de 376 millions de yens, soit 3,5 millions de dollars américains, en appui à la promotion d’un environnement convivial et à la participation communautaire en faveur des enfants en République démocratique du Congo, renseigne un communiqué de presse de l’ambassade de ce pays à Kinshasa, parvenu au Potentiel. Cette contribution, poursuit le communiqué, permettra d’entreprendre, dans le district de l’Ituri, dans la Province Orientale, la réhabilitation et la construction des infrastructures sociales. A savoir les écoles, centres de rattrapages scolaires, maternités, installations sanitaires et l’adduction d’eau dans les villages. Cela avec la participation de la communauté.En plus, le projet appuiera la réhabilitation du bureau provincial du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) à Bunia. Il a une durée de deux ans et avec des interventions focalisées sur l’étendue du district de l’Ituri.
La même source indique que six mille élèves auront accès à un environnement approprié d’apprentissage à travers les vingt écoles primaires qui seront réhabilitées et construites. Ajoutant que mille enfants, en dehors des circuits scolaires, auront à nouveau le droit de suivre des cours de rattrapage pour retourner à l’école. Et que ces écoles et les communautés seront dotées d’infrastructures sanitaires, dont les mécanismes de gestion et pérennisation seront mis en place avec le concours et la participation des communautés.
A cela, il faut ajouter quinze maternités qui seront réhabilitées et équipées conformément aux normes d’hygiènes et aux standards médicaux pour environ 9.000 femmes enceintes qui les fréquenteront pour la consultation pré-natale et l’accouchement. Par ailleurs, le gouvernement du Japon félicite celui de la RD Congo pour qu’aboutisse l’accord de paix signé lors de la Conférence pour la paix, sécurité et le développement des deux Kivu, tenue dernièrement à Goma. A noter que la décision de ce financement démontre la volonté du gouvernement du Japon d’accompagner la RDC qui prend des initiatives pour la paix à l’Est du pays, souligne le même communiqué.
Lequel signale que c’est dans ce contexte que le gouvernement du Japon rappelle que la quatrième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD IV) se tiendra à Yokohama au Japon du 28 au 30 mai. Et que la TICAD IV a pour but de mobiliser des connaissances et des ressources de la communauté internationale dans les domaines prioritaires. Il est question d’accélérer la croissance économique, d’établir la sécurité humaine (incluant l’accomplissement des Objectifs du millénaire pour le développement ‘OMD’ et la consolidation de la paix) ainsi que de s’attaquer à la question de l’environnement et du changement climatique.
La TICAD IV, fait remarquer l’ambassade nipponne à Kinshasa, est d’autant plus importante que le résultat de cette conférence sera transmis à la réunion du G8 qui se tiendra également au Japon du 7 au 9 juillet 2008. Pour bien préparer cette Conférence, une réunion ministérielle préparatoire de la TICAD IV se tiendra, du 20 au 21 mars prochain à Libreville au Gabon.
début des travaux de reconstitution des frontières RDC-Ouganda
SOURCE : RADIOOKAPI
Lecoup d’envoi a été donné samedi dernier à Rukwanzi, un îlot situé à 80 kilomètres au sud de Bunia dans le lac Albert. Ces travaux, exécutés par des experts des deux pays, se font suivant le contenu des accords signés par les chefs d’Etat de l’Ouganda et de la RDC en septembre 2007 à Ngudorto, en Tanzanie, rappelle radiookapi.net
Sur terrain, les experts militaires et civils des deux pays parcourent depuis samedi plusieurs villages situés au bord du Lac Albert. Ces géographes, cartographes, navigateurs et pilotes ont été dimanche à Kolokoto, dans le territoire de Mahagi. De Rukwanzi, en territoire d’Irumu, jusqu’à Nebbi, district ougandais frontalier au territoire de Mahagi, ils procèdent à la fouille des bornes laissées par les autorités coloniales britanniques et belges en 1915.
La population locale, celle de Rukwanzi en particulier, se dit satisfaite de l’engagement des experts des deux pays à l’associer dans ces travaux de reconnaissance des bornes. Cependant, lors de la présentation de la délégation ougandaise samedi dernier à Rukwanzi, les habitants n’ont pas bien digéré la présence d’un administrateur de cet îlot riche en pétrole, déjà nommé par le président ougandais, Yoweri Museveni, conformément aux accords de Ngurdoto.
Du côté congolais, l’administrateur attendu n’a pas encore été nommé. Selon un ministre provincial membre de la délégation congolaise, il y a des préalables qui restent à réaliser avant. Notamment, les infrastructures.
Par Editeur Web
Lecoup d’envoi a été donné samedi dernier à Rukwanzi, un îlot situé à 80 kilomètres au sud de Bunia dans le lac Albert. Ces travaux, exécutés par des experts des deux pays, se font suivant le contenu des accords signés par les chefs d’Etat de l’Ouganda et de la RDC en septembre 2007 à Ngudorto, en Tanzanie, rappelle radiookapi.net
Sur terrain, les experts militaires et civils des deux pays parcourent depuis samedi plusieurs villages situés au bord du Lac Albert. Ces géographes, cartographes, navigateurs et pilotes ont été dimanche à Kolokoto, dans le territoire de Mahagi. De Rukwanzi, en territoire d’Irumu, jusqu’à Nebbi, district ougandais frontalier au territoire de Mahagi, ils procèdent à la fouille des bornes laissées par les autorités coloniales britanniques et belges en 1915.
La population locale, celle de Rukwanzi en particulier, se dit satisfaite de l’engagement des experts des deux pays à l’associer dans ces travaux de reconnaissance des bornes. Cependant, lors de la présentation de la délégation ougandaise samedi dernier à Rukwanzi, les habitants n’ont pas bien digéré la présence d’un administrateur de cet îlot riche en pétrole, déjà nommé par le président ougandais, Yoweri Museveni, conformément aux accords de Ngurdoto.
Du côté congolais, l’administrateur attendu n’a pas encore été nommé. Selon un ministre provincial membre de la délégation congolaise, il y a des préalables qui restent à réaliser avant. Notamment, les infrastructures.
Par Editeur Web
DOSSIER CPI (ITURI)
A La Haye, la CPI attend son moment de vérité
Richard Werly
445 words
12 March 2008
Le Temps
French
(c) 2008 Le Temps Homepage Address: http://www.letemps.ch [http://www.letemps.ch].
La Cour est souvent critiquée pour sa lenteur.
Hans-Peter Kaul est juge à la Cour pénale internationale. Il se souvient de la cérémonie du 11 mars 2003 et de sa prestation de serment, à La Haye, en présence de Kofi Annan et de la reine Beatrix des Pays-Bas. Cinq ans plus tard, ce magistrat allemand juge le bilan de la CPI «pas mauvais du tout». Son argument: installer pareille institution prend du temps: «Nous sommes saisis de neuf cas: trois pour les crimes commis en R. D. du Congo, deux pour le Darfour et quatre pour les atrocités perpétrées, en Ouganda, par l'Armée de la résistance du seigneur (LRA). Il est normal qu'établir une nouvelle cour, et enquêter dans des zones de conflits où la collecte des preuves est difficile, prenne plusieurs années.»
Le professeur Antonio Cassese, spécialiste du droit international, s'avoue, lui, déçu. Notamment à propos du Darfour, pour lequel le Conseil de sécurité, malgré l'hostilité de la Chine et de la Russie, a saisi en 2005 la CPI. Les trois inculpés congolais détenus à La Haye - Thomas Lubanga, Germain Katanga, Mathieu Ngudjolo -, seuls prisonniers à ce jour de la CPI, doivent, selon lui, être remis à leur juste place: «Il ne s'agit pas de grands personnages. A travers eux, la Cour donne l'impression de ne pas s'intéresser aux grands instigateurs de crimes contre l'humanité, et de se concentrer sur les seuls pays africains.» Ironie du sort, l'exemplarité tant recherchée est venue avec le procès de l'ex-président libérien Charles Taylor, jugé depuis le début de janvier, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, dans les locaux de la CPI à La Haye.
Impossible en tout cas, pour la plupart des experts, de dissocier le cas de la CPI du contexte engendré, depuis 2003, par le conflit en Irak et les abus de la guerre contre le terrorisme. «La CPI est comme le reste de l'ONU: elle attend la fin de l'administration Bush», juge le professeur Cassese. Un magistrat ajoute: «Le trou noir juridique créé par Guantanamo existe. Mais, en même temps, la vocation universelle de la Cour est défendue aux Etats-Unis même.» La CPI, aussi, laisse peu à peu son empreinte: «En 2003, nous n'avions en Ituri, face à Lubanga, aucune autre arme que celle de la Cour, témoigne Patricia Tomé, une ancienne de l'ONU, auteur de Les IncONU (Ed. Société des écrivains). Nous l'avons assommé avec La Haye. Il était troublé. Maintenant, il va être jugé.»
La CPI décide de joindre les dossiers de Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo
SOURCE :AFP
11 mars 08 - 18h15
LA HAYE, 11 mars 2008 - La Cour pénale internationale (CPI) a décidé de joindre les dossiers d'accusation contre les chefs de milices de République démocratique du Congo (RDC), Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo, a-t-elle annoncé mardi.
"Le 10 mars 2008, la Chambre préliminaire a décidé de joindre les affaires contre Germain Katanga et contre Mathieu Ngudjolo Chui", indique la Cour dans un communiqué.
"Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui sont tous deux poursuivis, en tant que coauteurs, pour des crimes qui auraient été commis durant et après l'attaque du 24 février 2003 menée conjointement par la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) et le Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) contre le village de Bogoro, en Ituri (province de l'est du Congo)", explique la CPI.
Trois chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et six chefs d'accusation de crime de guerre, notamment massacres, utilisation d'enfants soldats et esclavage sexuel pèsent sur Germain Katanga.
Germain Katanga, 29 ans, dont le nom de guerre est Simba, était le chef des FRPI, une milice créée fin 2002 avec un soutien ougandais, dont de nombreux membres, des communautés Lendu et Ngiti, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres dirigés contre des Congolais de la communauté Hema. Il a été transféré au centre de détention de la CPI à La Haye le 16 octobre 2007.
Ancien commandant du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), Mathieu Ngudjolo, 37 ans, est accusé de "crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", à savoir des "meurtres", des "pillages systématiques" et "crime d'esclavage sexuel", commis en 2003 en Ituri. Il a été transféré à la CPI le 6 février 2008.
L'audience de confirmation des charges dans ce dossier désormais conjoint a été fixée au 21 mai.
Richard Werly
445 words
12 March 2008
Le Temps
French
(c) 2008 Le Temps Homepage Address: http://www.letemps.ch [http://www.letemps.ch].
La Cour est souvent critiquée pour sa lenteur.
Hans-Peter Kaul est juge à la Cour pénale internationale. Il se souvient de la cérémonie du 11 mars 2003 et de sa prestation de serment, à La Haye, en présence de Kofi Annan et de la reine Beatrix des Pays-Bas. Cinq ans plus tard, ce magistrat allemand juge le bilan de la CPI «pas mauvais du tout». Son argument: installer pareille institution prend du temps: «Nous sommes saisis de neuf cas: trois pour les crimes commis en R. D. du Congo, deux pour le Darfour et quatre pour les atrocités perpétrées, en Ouganda, par l'Armée de la résistance du seigneur (LRA). Il est normal qu'établir une nouvelle cour, et enquêter dans des zones de conflits où la collecte des preuves est difficile, prenne plusieurs années.»
Le professeur Antonio Cassese, spécialiste du droit international, s'avoue, lui, déçu. Notamment à propos du Darfour, pour lequel le Conseil de sécurité, malgré l'hostilité de la Chine et de la Russie, a saisi en 2005 la CPI. Les trois inculpés congolais détenus à La Haye - Thomas Lubanga, Germain Katanga, Mathieu Ngudjolo -, seuls prisonniers à ce jour de la CPI, doivent, selon lui, être remis à leur juste place: «Il ne s'agit pas de grands personnages. A travers eux, la Cour donne l'impression de ne pas s'intéresser aux grands instigateurs de crimes contre l'humanité, et de se concentrer sur les seuls pays africains.» Ironie du sort, l'exemplarité tant recherchée est venue avec le procès de l'ex-président libérien Charles Taylor, jugé depuis le début de janvier, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, dans les locaux de la CPI à La Haye.
Impossible en tout cas, pour la plupart des experts, de dissocier le cas de la CPI du contexte engendré, depuis 2003, par le conflit en Irak et les abus de la guerre contre le terrorisme. «La CPI est comme le reste de l'ONU: elle attend la fin de l'administration Bush», juge le professeur Cassese. Un magistrat ajoute: «Le trou noir juridique créé par Guantanamo existe. Mais, en même temps, la vocation universelle de la Cour est défendue aux Etats-Unis même.» La CPI, aussi, laisse peu à peu son empreinte: «En 2003, nous n'avions en Ituri, face à Lubanga, aucune autre arme que celle de la Cour, témoigne Patricia Tomé, une ancienne de l'ONU, auteur de Les IncONU (Ed. Société des écrivains). Nous l'avons assommé avec La Haye. Il était troublé. Maintenant, il va être jugé.»
La CPI décide de joindre les dossiers de Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo
SOURCE :AFP
11 mars 08 - 18h15
LA HAYE, 11 mars 2008 - La Cour pénale internationale (CPI) a décidé de joindre les dossiers d'accusation contre les chefs de milices de République démocratique du Congo (RDC), Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo, a-t-elle annoncé mardi.
"Le 10 mars 2008, la Chambre préliminaire a décidé de joindre les affaires contre Germain Katanga et contre Mathieu Ngudjolo Chui", indique la Cour dans un communiqué.
"Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui sont tous deux poursuivis, en tant que coauteurs, pour des crimes qui auraient été commis durant et après l'attaque du 24 février 2003 menée conjointement par la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) et le Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) contre le village de Bogoro, en Ituri (province de l'est du Congo)", explique la CPI.
Trois chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et six chefs d'accusation de crime de guerre, notamment massacres, utilisation d'enfants soldats et esclavage sexuel pèsent sur Germain Katanga.
Germain Katanga, 29 ans, dont le nom de guerre est Simba, était le chef des FRPI, une milice créée fin 2002 avec un soutien ougandais, dont de nombreux membres, des communautés Lendu et Ngiti, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres dirigés contre des Congolais de la communauté Hema. Il a été transféré au centre de détention de la CPI à La Haye le 16 octobre 2007.
Ancien commandant du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), Mathieu Ngudjolo, 37 ans, est accusé de "crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", à savoir des "meurtres", des "pillages systématiques" et "crime d'esclavage sexuel", commis en 2003 en Ituri. Il a été transféré à la CPI le 6 février 2008.
L'audience de confirmation des charges dans ce dossier désormais conjoint a été fixée au 21 mai.
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