vendredi 14 octobre 2011
jeudi 6 octobre 2011
Bunia : De plus en plus de fumeurs de chanvre
A Bunia, au nord-est de la RD Congo, la consommation de chanvre augmente. Autrefois drogués par les seigneurs de guerres, les anciens combattants ne parviennent pas à arrêter. Certains de leurs proches commencent eux aussi à fumer.La société civile s’inquiète des crimes et de l’insécurité que ces consommateurs font régner sur leur cité.
En passant dans certains quartiers de Bunia, on sent une odeur particulière… Une fumée provient de petites maisons en pisé. ‘Ce sont des fumeries et des points de vente de chanvre’, indique Jean-Marie Wendo, chef du quartier Lumumba, un des plus populeux de cette cité du district de l’Ituri, au nord-est de la RD Congo. Il poursuit : ‘Une fois ciblés, les vendeurs de ce produit nocif se déplacent vers d’autres endroits. Cela rend souvent difficile la tâche des agents de l’ordre public.’ A l’intérieur de ces fumeries, fréquentées à longueur de journées, on trouve en majorité des jeunes gens, assis sur des canapés. Ils sympathisent, profitant de l’occasion pour se créer une sorte de confrérie autour des cigarettes de chanvre qu’ils se transmettent à tour de rôle. Ils paient cette drogue à un prix raisonnable, une bonne quantité provenant des villages périphériques de Bunia où le chanvre pousse abondamment dans la forêt équatoriale. Ces jeunes sont, pour la plupart, d’anciens miliciens, qui ont vécu des traumatismes au cours des guerres interethniques. Ils ont été quelquefois obligés de tuer. Certains ont perdu leurs parents. Bon nombre d’entre eux sont aujourd’hui au chômage et, désœuvrés, peinent à arrêter de fumer du chanvre. Au contraire, certains de leurs proches les ont même imités, augmentant le nombre de consommateurs. ‘Sous l’effet de cette drogue, ils ne parviennent plus à contrôler leurs actes. Ils ennuient les passants et débitent des insanités au gré de leurs caprices’, déplore un responsable de la société civile locale. ‘Bon nombre d’auteurs des violences sexuelles et autres crimes de droit commun se comptent parmi les fumeurs de chanvre !’, s’inquiètent les activistes des Droits de l’homme.
‘Beaucoup de difficultés à arrêter’
La consommation de cette drogue s’est rependue à Bunia lors des guerres interethniques en Ituri, entre 1999 et 2003. Pendant cette période, de nombreuses personnes, surtout des jeunes, avaient été recrutées dans des milices et groupes armés. ‘Ce produit nocif était donné aux combattants par les seigneurs de guerre pour les droguer afin de les utiliser dans des opérations dangereuses. Aux enfants soldats qui ne pouvaient pas fumer, on faisait consommer cette drogue dans la nourriture ou les boissons. Après la guerre, il est devenu difficile pour plusieurs d’entre eux d’abandonner cette habitude’, observe Oscar Mabawa, responsable d’un centre de rééducation d’anciens enfants soldats.
François, un ancien combattant, fait actuellement le taxi-moto. Il parle ouvertement de sa dépendance à ses clients. ‘J’ai appris à fumer le chanvre lors des conflits armés. Depuis, j’éprouve beaucoup de difficultés à arrêter, car il me donne de la résistance et du courage. Après avoir fumé, je peux conduire la moto toute la journée et la nuit jusqu’aux petites heures du matin. Je fais ainsi de bonnes recettes’, affirme-t-il, sans se préoccuper des risques d’accidents qu’il occasionne quand il roule sous l’emprise du chanvre. Alphonse, ancien milicien, fume, lui, pour oublier le passé. ‘Lorsque je n’ai pas pris de chanvre, je me sens malade. Ce produit me console beaucoup quand j’ai des remords à cause des événements tragiques que j’ai connus pendant la guerre. Je faisais en effet partie d’un peloton d’exécution…’
L’ampleur de la consommation de cette drogue inquiète à Bunia, une région où la cohabitation pacifique entre communautés jadis en conflit se renforce jour après jour. Utilisés lors de ces conflits, ces jeunes, de différentes ethnies, sont depuis devenus des fardeaux, pour leurs propres familles et pour l’ensemble de la société.
Désiré BIGEGA
En passant dans certains quartiers de Bunia, on sent une odeur particulière… Une fumée provient de petites maisons en pisé. ‘Ce sont des fumeries et des points de vente de chanvre’, indique Jean-Marie Wendo, chef du quartier Lumumba, un des plus populeux de cette cité du district de l’Ituri, au nord-est de la RD Congo. Il poursuit : ‘Une fois ciblés, les vendeurs de ce produit nocif se déplacent vers d’autres endroits. Cela rend souvent difficile la tâche des agents de l’ordre public.’ A l’intérieur de ces fumeries, fréquentées à longueur de journées, on trouve en majorité des jeunes gens, assis sur des canapés. Ils sympathisent, profitant de l’occasion pour se créer une sorte de confrérie autour des cigarettes de chanvre qu’ils se transmettent à tour de rôle. Ils paient cette drogue à un prix raisonnable, une bonne quantité provenant des villages périphériques de Bunia où le chanvre pousse abondamment dans la forêt équatoriale. Ces jeunes sont, pour la plupart, d’anciens miliciens, qui ont vécu des traumatismes au cours des guerres interethniques. Ils ont été quelquefois obligés de tuer. Certains ont perdu leurs parents. Bon nombre d’entre eux sont aujourd’hui au chômage et, désœuvrés, peinent à arrêter de fumer du chanvre. Au contraire, certains de leurs proches les ont même imités, augmentant le nombre de consommateurs. ‘Sous l’effet de cette drogue, ils ne parviennent plus à contrôler leurs actes. Ils ennuient les passants et débitent des insanités au gré de leurs caprices’, déplore un responsable de la société civile locale. ‘Bon nombre d’auteurs des violences sexuelles et autres crimes de droit commun se comptent parmi les fumeurs de chanvre !’, s’inquiètent les activistes des Droits de l’homme.
‘Beaucoup de difficultés à arrêter’
La consommation de cette drogue s’est rependue à Bunia lors des guerres interethniques en Ituri, entre 1999 et 2003. Pendant cette période, de nombreuses personnes, surtout des jeunes, avaient été recrutées dans des milices et groupes armés. ‘Ce produit nocif était donné aux combattants par les seigneurs de guerre pour les droguer afin de les utiliser dans des opérations dangereuses. Aux enfants soldats qui ne pouvaient pas fumer, on faisait consommer cette drogue dans la nourriture ou les boissons. Après la guerre, il est devenu difficile pour plusieurs d’entre eux d’abandonner cette habitude’, observe Oscar Mabawa, responsable d’un centre de rééducation d’anciens enfants soldats.
François, un ancien combattant, fait actuellement le taxi-moto. Il parle ouvertement de sa dépendance à ses clients. ‘J’ai appris à fumer le chanvre lors des conflits armés. Depuis, j’éprouve beaucoup de difficultés à arrêter, car il me donne de la résistance et du courage. Après avoir fumé, je peux conduire la moto toute la journée et la nuit jusqu’aux petites heures du matin. Je fais ainsi de bonnes recettes’, affirme-t-il, sans se préoccuper des risques d’accidents qu’il occasionne quand il roule sous l’emprise du chanvre. Alphonse, ancien milicien, fume, lui, pour oublier le passé. ‘Lorsque je n’ai pas pris de chanvre, je me sens malade. Ce produit me console beaucoup quand j’ai des remords à cause des événements tragiques que j’ai connus pendant la guerre. Je faisais en effet partie d’un peloton d’exécution…’
L’ampleur de la consommation de cette drogue inquiète à Bunia, une région où la cohabitation pacifique entre communautés jadis en conflit se renforce jour après jour. Utilisés lors de ces conflits, ces jeunes, de différentes ethnies, sont depuis devenus des fardeaux, pour leurs propres familles et pour l’ensemble de la société.
Désiré BIGEGA
Cobra Matata: « Je suis bel et bien vivant »- Okapi
«C’est moi-même Colonel Cobra Matata qui vous parle. Ce que Fal a dit est faux.» C’est en ces termes que le chef du Front de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), Matata Banaloki alias Cobra Matata a démenti au téléphone, mardi 4 octobre en Ituri en Province Orientale, la nouvelle de sa mort.
A côté du chef d’état major de sa milice de FRPI, Mbadu Adirodu, Cobra Matata officier déserteur des FARDC depuis juin 2010 a expliqué le choix de son retour au maquis :
Joint au téléphone à Kinshasa où il est en mission, le colonel Fal Sikabwe, commandant de la zone opérationnelle des FARDC en Ituri a nié avoir confirmé la mort de Cobra Matata auprès des journalistes de Bunia :
«Dans le processus [de paix], nous nous sommes convenus que l’amnistie nous soit accordée et qu’on libère tous nos camarades emprisonnés et qu’on organise un mixage [opération de mise en commun des anciens miliciens intégrés dans l'armée nationale] pour nous. Si le gouvernement accepte de faire tout cela, nos bons rapports seront rétablis», a déclaré Cobra Matata.Le commandant de la zone opérationnelle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le colonel Fal Sikabwe, avait annoncé, lundi 3 octobre sur les ondes des radios locales de l’Ituri que le colonel Matata Banaloki alias Cobra était décédé depuis le 20 septembre, au cours d’un accrochage entre les miliciens des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et les FARDC aux environs des groupements Bukiringi et Matalatala, dans la collectivité des Walendu-Bindi en Ituri (Province Orientale).
Joint au téléphone à Kinshasa où il est en mission, le colonel Fal Sikabwe, commandant de la zone opérationnelle des FARDC en Ituri a nié avoir confirmé la mort de Cobra Matata auprès des journalistes de Bunia :
«Premièrement, je n’ai pas publié la mort de Cobra Matata. Nous avons des images des corps. Maintenant, il s’agit de vérifier les images avec les gens qui vont identifier les corps», a-t-il déclaré confirmant qu’il y a un corps que l’on croit être celui de Cobra Matata.De son côté, l’officier déserteur Cobra Matata s’engage à sécuriser les prochaines élections dans l’espace sous contrôle de sa milice.
mardi 4 octobre 2011
Les FARDC annoncent la mort du colonel Cobra Matata depuis le 20 septembre
Le colonel Matata Banaloki alias Cobra est décédé depuis le 20 septembre. Le commandant de la zone opérationnelle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le colonel Fal Sikabwe, a annoncé cette information lundi 3 octobre sur les ondes des radios locales.
Il a aussi affirmé que «Cobra» Matata est mort au cours d’un accrochage entre les miliciens des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et les FARDC aux environs des groupements Bukiringi et Matalatala, dans la collectivité des Walendu-Bindi en Ituri dans la Province Orientale.
Selon le colonel Fal, «Cobra» Matata serait tombé avec trois de ses proches collaborateurs. Il brandit pour preuve un élément vidéo illustrant le cadavre du chef de FRPI.
Cette nouvelle n’est pas confirmée par sa famille biologique. Celle-ci réclame le cadavre de «Cobra» Matata pour l’enterrer.
Le colonel Fal a déclaré que seule sa hiérarchie va se prononcer à ce sujet.
«Cobra» Matata a déserté les FARDC au mois de Juin 2010 pour rejoindre les rangs des miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri, FRPI, son ancien maquis.
Okapi
Il a aussi affirmé que «Cobra» Matata est mort au cours d’un accrochage entre les miliciens des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et les FARDC aux environs des groupements Bukiringi et Matalatala, dans la collectivité des Walendu-Bindi en Ituri dans la Province Orientale.
Selon le colonel Fal, «Cobra» Matata serait tombé avec trois de ses proches collaborateurs. Il brandit pour preuve un élément vidéo illustrant le cadavre du chef de FRPI.
Cette nouvelle n’est pas confirmée par sa famille biologique. Celle-ci réclame le cadavre de «Cobra» Matata pour l’enterrer.
Le colonel Fal a déclaré que seule sa hiérarchie va se prononcer à ce sujet.
«Cobra» Matata a déserté les FARDC au mois de Juin 2010 pour rejoindre les rangs des miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri, FRPI, son ancien maquis.
Okapi
lundi 3 octobre 2011
RDC-Elections: menaces des groupes armés, les acteurs politiques et la société civile de l’Ituri en appellent à la Monusco
De g. à d. Hon Marie Avongi et Androa |
Les femmes candidates aux élections législatives ont évoqué les difficultés de pouvoir battre campagne dans les zones encore sous la menace des groupes armés comme dans le territoire d’Irumu.
Selon Jeanne Alasha, candidate à la députation nationale, les femmes doivent relever un autre défi: convaincre les hommes de la nécessité de la parité.
«On doit continuer à sensibiliser pour montrer que la parité est vraiment quelque chose d’important et qu’il est nécessaire que toute la population participe au développement du Congo,» a-t-elle déclaré.
Pour le Parti pour l’unité et la sauvegarde de l’intégrité du Congo (Pusic), l’impartialité des autorités locales lors des prochaines élections n’est pas garantie.
Me John Tibasima du Pusic a affirmé que les autorités locales ont été nommées par la Majorité présidentielle, les élections locales n’ayant pas eu lieu.
«Je voudrais à ce qu’on nous garantisse qu’il y aura des élections jusqu’au niveau local, pour que demain quand il y aura élections, nous ayons des personnes vraiment impartiales,» a-t-il ajouté.
L’objectif de ces formations qui se sont clôturées, vendredi 30 septembre, était d’impliquer les acteurs politiques et les membres de la société civile à l’organisation des élections apaisées en Ituri. Plus d’une centaine de personnes y ont participé.
Okapi
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