La Cour pénale internationale de La Haye, a suspendu le retour en République démocratique du Congo de 3 témoins dans le procès de chefs de milice congolais. Après avoir mis en cause le président Joseph Kabila dans leurs auditions, ils craignent pour leur vie et ont demandé l'asile aux Pays-Bas.
Pierre Célestin Mbodina, un ancien agent des services de renseignements congolais, Floribert Ndjabu, qui s'est présenté aux juges comme « s'occupant des affaires politiques d'une milice de l'Ituri », et Manda Charif, « coordonnateur du mouvement politique qui combat l'injustice en Ituri » avaient demandé l'asile politique aux Pays-Bas le 23 mai dernier. Ils avaient été cités comme témoins dans le procès de deux chefs de milice congolais : Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, accusés de l'attaque d'un village d'Ituri.
Les 3 témoins auraient dû regagner la prison de Makala à Kinshasa à la mi-mai. Leur retour a été différé, selon les termes de la Cour pénale internationale qui estime que la question de leur protection n'a pas encore été résolue. Ils resteront au quartier pénitentiaire de la CPI dans une prison de la banlieue de La Haye où ils avaient été transférés le 27 mars dernier.
C'est la première fois que des témoins entendus à La Haye demandent l'asile aux Pays-Bas.
Germain Katanga est un ancien commandat de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI). Mathieu Ngudjolo Chui est un ancien dirigeant du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI). Tous deux sont poursuivis par la CPI pour crimes de guerre et contre l'humanité dont l'utilisation d'enfants-soldats, et des viols commis en Ituri au début de l'année 2003, en particulier lors d'une attaque conjointe du FRPI et du FNI contre le village de Bogoro, le 24 février.
RFI
Les photos de l’extradition de Germain Katanga ici http://www.digitalcongo.net/article/47548
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