Pour le seul bassin pétrolier du Graben Albertine, la RDC peut engranger près de quatre milliards USD, à l’étape de production. Mais, tout cela se construit. A cet effet, l’intelligence à mettre au service de la Nation doit être doublée de l’esprit d’abnégation et d’oubli de soi. Malheureusement, au Congo-Kinshasa, des avancées s’accompagnent des pesanteurs qui font reculer le pays de plusieurs années. Dans le Graben Albertine, qui fait l’objet des convoitises actuellement, le gouvernement ne dispose pas de statistiques fiables. Jusque-là, les estimations les plus utilisées sont données par la partie ougandaise. Suivant « les accords d’unitisation » conclus en 1984, les deux pays s’étaient engagés à laisser un opérateur unique œuvrer dans les deux versants. D’où les échanges qui en ont découlé. Ces échanges ont abouti de part et d’autre au rapprochement par les deux parties entre Tullow Oil et Heritage Oil, suivant un acte d’engagement conclu, pour la partie congolaise, le 21 juillet 2006.
Le handicap congolais
Lorsque les autres s’attèlent à identifier – même de manière approximative leurs réserves pétrolières – la RDC se perd en conjectures qui lui font passer outre l’objectif. Le différend pétrolier entre la RDC et l’Angola sur les réserves du littoral de l’Océan Atlantique tient, entre autres, à cette faiblesse de la partie congolaise.
Le déficit de certification des gisements du côté congolais est un handicap majeur dans des négociations avec des opérateurs sérieux.
Le juriste révèle que «Tullow oil était soumise à cette procédure, mais son contrat a connu le sort que personne n’ignore. Il ne serait pas étonnant qu’une action devant l’instance arbitrale de Paris ne soit engagée ». Comme quoi, c’est la République qui, encore une fois, en sortirait perdante !
Sceptique sur le respect des prescrits de la législation en la matière concernant les attributions dans le Graben Albertine, l’homme de droit met « au défi quiconque produirait des procès-verbaux de visite des sociétés bénéficiaires des blocs pétroliers dans le Graben Albertine ». Dans les milieux spécialisés, l’on estime que des
germes des conflits à venir, sont déjà perceptibles.
L’opacité érigée en système
Au delà du Graben Albertine, le dossier le plus récent est celui qui a lieu dans le bloc Ndunda. Surestream a cédé une partie de ses parts à l’Italien ENI. Dans cette opération, des experts du gouvernement ont effectué le déplacement du siège de la firme italienne ENI.
C’est que l’Etat congolais s’est montré regardant sur la législation dans le secteur. Dans le cas d’espèce, il a tenu au respect de la procédure qu’il a feint d’ignorer quelques mois auparavant dans le contrat signé sur le Graben Albertine. Malgré le fait qu’ENI soit notoirement connu comme le sixième poids lourd mondial du secteur, le gouvernement l’a contraint à se plier à la procédure. Pourquoi n’a-t-on pas suivi la même procédure dans l’attribution des blocs du Graben Albertine ? Interrogation pertinente !
Le devoir de transparence s’impose afin d’éviter à la République de perdre toute sa substance d’Etat moderne, comme dans les contrats miniers re-visités.
Lorsqu’en 1984, Petro-Zaïre affichait des ambitions continentales, l’Angola construisait patiemment sa puissance dans le secteur des hydrocarbures. A cette époque, les spécialistes saluaient la technicité des ex-Zaïrois dans l’exploitation des gisements ultra profonds. A ce jour, les Angolais ont acquis plusieurs longueurs d’avance par rapport aux Congolais. L’Ouganda est également en avance par rapport à la RDC.
Le manque à gagner en milliards USD
Dans une hypothèse minimaliste, deux blocs seulement du Graben Albertine peuvent produire 8 milliards USD, pour une production de 300.000 barils/jours. Le budget national pourrait en tirer meilleur parti avec près de 4 milliards USD l’an, estime un spécialiste crédible du secteur.
A travers le paiement des taxes et autres redevances, l’Etat peut booster le budget national. Pendant ce temps, il faut noter que le potentiel de la RDC s’étend du graben Albertine au lac Tanganyika (considéré comme « très important ») et point jusqu’à la Cuvette centrale où il est fait état de près de 750.000 km2 de superficie. Il comprend aussi le bassin du lac Edouard et le littoral Ouest. Ce potentiel ne produit que 25.000 barils/jour actuellement.
Là où les Congolais en sont encore à parler millions USD les Angolais, eux, négocient leurs puits pétroliers en termes de milliards USD. L’avantage c’est que les gisements angolais sont bel et évalués et certifiés alors que du côté congolais, les dossiers ne sont que légèrement ficelés. Les estimations réalistes donnent à penser que la RDC peut oublier ses minerais pour le financement de son développement. A condition que la transparence soit la règle principale !
Pour quel intérêt se contente-t-on des juniors, lorsque les autres font appel à des majors ? Les juniors opérant en RDC ne traînent aucune expertise en la matière. Leurs assises financières sont loin de satisfaire aux ambitions légitimes de la RDC.
Jusqu’à quand les Congolais se contenteront-ils d’assister à des opérations de cession des parts ? Souvent dans ces opérations, rien n’est clairement déclaré. Il faut arriver à ouvrir l’espace aux vrais opérateurs pétroliers.
La dernière cession, celle de Surestream à ENI, s’est passée sans qu’aucun chiffre ne soit avancé par les trois parties à savoir le cédant, le bénéficiaire et l’Etat congolais. Personne ne sait exactement la hauteur de l’opération parce que rien n’a été dit à ce sujet. Un silence qui devrait gêner.
Potentiel
Le handicap congolais
Lorsque les autres s’attèlent à identifier – même de manière approximative leurs réserves pétrolières – la RDC se perd en conjectures qui lui font passer outre l’objectif. Le différend pétrolier entre la RDC et l’Angola sur les réserves du littoral de l’Océan Atlantique tient, entre autres, à cette faiblesse de la partie congolaise.
Le déficit de certification des gisements du côté congolais est un handicap majeur dans des négociations avec des opérateurs sérieux.
En l’absence d’une connaissance réelle du potentiel et des réalités des gisements, il est difficile d’accrocher des opérateurs ayant pignon sur rue. Ce retard se manifeste par des conclusions des recherches vieilles et archaïques - les recherches sismiques et géologiques disponibles datant de plusieurs décennies. Leur actualisation constitue le cadet des soucis des décideurs congolais qui, dans ces conditions, ne peuvent pas avoir cette chance de croiser sur leur chemin des majors du secteur.
Par ailleurs, le respect de la législation en la matière risque de compromettre l’avenir du secteur, avise un avocat d’affaires. Selon ce juriste rompu en matière de pétrole, «Indéfiniment et impunément, la RDC ne fera pas prévaloir ses propres turpitudes pour obtenir des re-visitations ou des résiliations des contrats».
Il insiste sur des préalables à la conclusion des contrats de partage de production. La procédure d’application dans le cas du Graben Albertine, indique-t-il, voudrait que tout se passe par appel d’offre international. Ensuite, les experts du ministère des Hydrocarbures devraient se rendre au siège de la société demanderesse. Puis s’ensuivra l’étape qui consiste à s’assurer de la surface financière et de l’expertise en la matière de cette dernière. Le juriste révèle que «Tullow oil était soumise à cette procédure, mais son contrat a connu le sort que personne n’ignore. Il ne serait pas étonnant qu’une action devant l’instance arbitrale de Paris ne soit engagée ». Comme quoi, c’est la République qui, encore une fois, en sortirait perdante !
Sceptique sur le respect des prescrits de la législation en la matière concernant les attributions dans le Graben Albertine, l’homme de droit met « au défi quiconque produirait des procès-verbaux de visite des sociétés bénéficiaires des blocs pétroliers dans le Graben Albertine ». Dans les milieux spécialisés, l’on estime que des
germes des conflits à venir, sont déjà perceptibles.
L’opacité érigée en système
Au delà du Graben Albertine, le dossier le plus récent est celui qui a lieu dans le bloc Ndunda. Surestream a cédé une partie de ses parts à l’Italien ENI. Dans cette opération, des experts du gouvernement ont effectué le déplacement du siège de la firme italienne ENI.
C’est que l’Etat congolais s’est montré regardant sur la législation dans le secteur. Dans le cas d’espèce, il a tenu au respect de la procédure qu’il a feint d’ignorer quelques mois auparavant dans le contrat signé sur le Graben Albertine. Malgré le fait qu’ENI soit notoirement connu comme le sixième poids lourd mondial du secteur, le gouvernement l’a contraint à se plier à la procédure. Pourquoi n’a-t-on pas suivi la même procédure dans l’attribution des blocs du Graben Albertine ? Interrogation pertinente !
Le devoir de transparence s’impose afin d’éviter à la République de perdre toute sa substance d’Etat moderne, comme dans les contrats miniers re-visités.
Lorsqu’en 1984, Petro-Zaïre affichait des ambitions continentales, l’Angola construisait patiemment sa puissance dans le secteur des hydrocarbures. A cette époque, les spécialistes saluaient la technicité des ex-Zaïrois dans l’exploitation des gisements ultra profonds. A ce jour, les Angolais ont acquis plusieurs longueurs d’avance par rapport aux Congolais. L’Ouganda est également en avance par rapport à la RDC.
Le manque à gagner en milliards USD
Dans une hypothèse minimaliste, deux blocs seulement du Graben Albertine peuvent produire 8 milliards USD, pour une production de 300.000 barils/jours. Le budget national pourrait en tirer meilleur parti avec près de 4 milliards USD l’an, estime un spécialiste crédible du secteur.
A travers le paiement des taxes et autres redevances, l’Etat peut booster le budget national. Pendant ce temps, il faut noter que le potentiel de la RDC s’étend du graben Albertine au lac Tanganyika (considéré comme « très important ») et point jusqu’à la Cuvette centrale où il est fait état de près de 750.000 km2 de superficie. Il comprend aussi le bassin du lac Edouard et le littoral Ouest. Ce potentiel ne produit que 25.000 barils/jour actuellement.
Là où les Congolais en sont encore à parler millions USD les Angolais, eux, négocient leurs puits pétroliers en termes de milliards USD. L’avantage c’est que les gisements angolais sont bel et évalués et certifiés alors que du côté congolais, les dossiers ne sont que légèrement ficelés. Les estimations réalistes donnent à penser que la RDC peut oublier ses minerais pour le financement de son développement. A condition que la transparence soit la règle principale !
Pour quel intérêt se contente-t-on des juniors, lorsque les autres font appel à des majors ? Les juniors opérant en RDC ne traînent aucune expertise en la matière. Leurs assises financières sont loin de satisfaire aux ambitions légitimes de la RDC.
Jusqu’à quand les Congolais se contenteront-ils d’assister à des opérations de cession des parts ? Souvent dans ces opérations, rien n’est clairement déclaré. Il faut arriver à ouvrir l’espace aux vrais opérateurs pétroliers.
La dernière cession, celle de Surestream à ENI, s’est passée sans qu’aucun chiffre ne soit avancé par les trois parties à savoir le cédant, le bénéficiaire et l’Etat congolais. Personne ne sait exactement la hauteur de l’opération parce que rien n’a été dit à ce sujet. Un silence qui devrait gêner.
Potentiel
1 commentaire:
pourquoi pas:)
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