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Chers lecteurs, merci de consulter notre blog. La Republique Democratique du Congo vient sortir d'une guerre de plus de 10 ans qui a fauché la vie à plus de cinq million des personnes; L'Ituri est l'un de ces coins du Congo qui a été le plus devasté par cette guerre; elle a perdu près d'un million des ses fils et filles et son image en est sortie terriblement ternie...Ce blog pose et tente de répondre à quelques questions sur cette tragedie: quelles sont les causes reelles des ces tueries, qui en sont les auteurs, que doit-ont faire pour eviter la répétition de cette tragedie? Nous vous proposons ici des articles des journaux,études fouillées et réflexions des éminents scientifiques sur le drame Iturien.

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mardi 3 novembre 2009

Pacy Keta taille son chemin dans le roc, sous la Guerre en Ituri(Banque Mondiale)




De pénibles circonstances ont poussé M. Pacy Keta à investir dans l’hôtellerie à Bunia, district de l’Ituri, alors que rien ne l’y prédestinait. Quarante ans, licencié en Sociologie de la faculté des Sciences sociales, politiques et administratives de l’Université de Lubumbashi, Pacy Keta avait plutôt l’ambition de devenir professeur d’université. Mais il a dû y renoncer pour monter une entreprise familiale avec son frère aîné, Aubin Keta.



De son vrai nom, Pacifique Keta Upar, Pacy vit avec toute sa famille dans la ville de Goma, province du Nord-Kivu depuis sa prime jeunesse dans les années 70. Sa maman, Mme Céline Fawling Uzinga, déploie d’énormes efforts pour nourrir les enfants et assurer leur scolarité depuis l’assassinat de son mari en 1977. On l’appelle tout simplement Mama Keta. Léonard Keta Orwino, son mari, était un banquier très respecté à Goma. Visiblement, le jeune Pacy a hérité tout naturellement de la fibre d’entrepreneur de par le métier de son père. Avec son frère aîné Aubin Keta, il décide de créer une petite entreprise qui s’occupe de restauration, de location d’immeubles et d’une boîte de nuit, le GOM’IN, célèbre à Goma dans les années 80.



Mais très tôt les écueils commencent. La fin des années 90 est une période de très fortes perturbations politiques dans cette partie est de la République démocratique du Congo. Une rébellion éclate et envahit la ville de Goma. Pacy Keta et sa famille sont obligés de se réfugier à Minova, à 55 kilomètres à l’Ouest de Goma.



« À notre retour tous nos biens avaient été pillés et les maisons occupées par des militaires. Nous avons mis un mois pour les récupérer », déclare-t-il. Depuis, les affaires sont allées de plus en plus mal. L’argent ne circulait plus, la ville de Goma étant coupée du reste de la république. La jeune entreprise fonctionnait mal. « Par bonheur, dit Pacy, l’ONG Care International nous a proposé de prendre certaines de nos immeubles en location. Ce qui nous a permis, six mois plus tard, non seulement de réhabiliter les bâtiments mais également de redémarrer les activités de la boîte de nuit ».



Se refaire une nouvelle vie
Août 1998, nouvelle catastrophe. Une autre rébellion éclate. La ville de Goma est de nouveau investie par les rebelles. Pour le jeune entrepreneur, Goma n’est visiblement plus viable, tout au moins pour une jeunesse qui veut s’essayer aux affaires. Pacy Keta décide alors de quitter Goma pour Bunia, à 500 km plus au nord. Bunia est la capitale du district de l’Ituri et le terroir de son père. Pacy prend la décision de s’y refaire une nouvelle vie malgré la fébrilité de la situation politique et sociale. Né à Butembo, au Nord-Kivu, il découvre une région en proie à des difficultés de compréhensions entre différentes communautés ethniques locales. Mais sa décision est prise. « Dans un premier temps, j’avais envie de monter une boulangerie-pâtisserie, mais par maque de financement pour l’achat des équipements, j’ai abandonné pour m’investir dans la réfection d’une résidence familiale que je transformais en Guest-House. Seulement, quelques temps après, les rebelles ont investi Bunia. Ce qui, dans les premiers temps m’a complètement découragé. Personne n’acceptait de me prêter l’argent et les activités bancaires étaient désespérément à l’arrêt », explique-t-il.



Pacy a trouvé une ouverture avec l’arrivée d’une délégation ministérielle « Les autorités locales à Bunia avaient alors enjoint l’OFIDA (Office des douanes et accises) de mettre de l’argent à ma disposition pour me permettre de finaliser les travaux de construction du Guest-House, en compensation de mes factures pour le séjour de la délégation à Bunia ». Puis est arrivé une autre délégation de 4 personnes dont deux de la Mission des Observateurs des Nations Unies au Congo (MONUC), un de l’USAID et un autre d’OCHA, un organisme humanitaire des Nations Unies. « Le Guest-House ne comptait que trois chambres et je fus obligé d’en aménager une quatrième en une journée », dit Pacy.



Pas de facilités de prêts bancaires



Les recettes de l’activité hôtelière de Bunia doublées des revenus des loyers des maisons à Goma ont permis à Pacy de monter une société avec le concourt d’un autre de ses frères, Joseph Keta, actuellement avocat à la Cour Pénale Internationale de La Haye. « Il possédait un bâtiment à modifier et moi j’ai amené l’argent frais pour la construction », dit Pacy. L e projet consistait à aménager un restaurant ainsi qu’un petit hôtel. La construction a été aussitôt entamée mais très vite les difficultés financières ont surgi. « Les banques ne concédant pas de crédits, nous avons dû vendre nos véhicules et quelques autres biens pour financer la construction, mais cela n’a pas suffit. Nous avons dû recourir à des cousins ».



Aujourd’hui, Pacy Keta est un homme heureux. L’hôtel a pris forme. Avec ses vingt chambres, il constitue une référence à Bunia. Bien plus, confronté aux difficultés de communication dues à l’enclavement dont souffre la ville de Bunia, Pacy a doté son hôtel d’une station de téléphonie cellulaire, d’un cybercafé et d’une bureautique. « Ainsi la ville de Bunia est connectée au monde entier et les jeunes peuvent se former à l’informatique ».
Pacy Keta n’a désormais qu’un souhait : que les activités bancaires reprennent à Bunia afin que les hommes d’affaires et les entrepreneurs puissent améliorer la qualité de la vie dans leur ville qui en a sérieusement besoin.




BM Nov. 2007

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