La BBC dénonce un trafic d'armes entre des Casques bleus et des rebelles de la RDC
Rebelles dans le village de Mushake, à 40 km à l'ouest de la ville de Goma. (Reuters)
Ces membres de la Monuc, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo, auraient été payées en or et en ivoire. Mais en «l'absence de preuves concluantes», l'ONU a clos l'enquête.
lola simonet
Scandale en vue à l'ONU. Des membres de la Monuc, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), auraient livré des armes à des rebelles congolais en échange d'or et d'ivoire.
C'est ce que révèle une enquête de dix-huit mois réalisée par des journalistes de la BBC et diffusée ce lundi sur la chaîne britannique.
Afin d'éviter un nouveau scandale à la Monuc, dont des membres avaient déjà été mis en cause pour abus sexuels sur civils dans plusieurs régions de la RDC, l'ONU aurait préféré se taire.
Les reporters de la BBC affirment avoir trouvé des preuves de l'implication de Casques bleus indiens et pakistanais dans un trafic d'armes contribuant au réarmement des rebelles congolais, en Ituri ( est de la RDC).
A titre d'exemple, la chaîne britannique pointe du doigt un régiment de Casques bleus pakistanais installé dans l'est de la ville minière de Mongbwalu ayant fourni des armes au Front nationaliste et intégrationniste, FNI. En échange des armes, les soldats ont été payés en monceaux d'or. Interrogés dans la prison la plus sécurisée de Kinshasa où ils purgent leur peine, deux anciens chefs de la milice ont reconnu les faits.
L'ONU aurait couvert ses troupes
Alertée, l'ONU a ouvert une enquête en 2007 sur les exactions commises par les troupes pakistanaises de la Monuc. Les investigations ont notamment conduit à l'implication d'un officier accusé d'avoir acquis de l'or en ayant permis à des trafiquants d'utiliser des avions onusiens pour transporter leurs marchandises.
Néanmoins, selon des responsables onusiens, «l'absence de preuves concluantes» a abouti à la clôture de l'enquête. Or, selon d'autres sources onusiennes proches du dossier, des «raisons politiques» auraient prévalu. En décembre 2006, l'ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, avait dû reconnaître, profil bas, que des troupes marocaines onusiennes étaient impliquées dans des sévices sexuels sur des civils.
Interviewé dans le document de la BBC, le représentant spécial du secrétaire Général de l'ONU en République Démocratique du Congo, Alan Ross, a réfuté les déclarations des anciens rebelles.
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