Dans une récente déclaration envoyée en copie au chef de l’Etat et au Premier ministre, la Société Civile de l’Ituri (SOCIT) dénonce les promesses non tenues par les sociétés pétrolières Caprikat et Foxwhelp qui avaient obtenu, depuis juin 2010, le permis d’exploration sur les blocs I & II du lac Albert.
Et comme si cela ne suffisait pas, estime la société civile, la décision de la fermeture de l’agence de la Banque Centrale du Congo à Bunia remue le couteau dans la plaie de la population iturienne car touchant, du coup, l’économie du district martyr de plusieurs guerres ethniques.
Lors de leur première visite très médiatisée en Ituri, après la signature de l’ordonnance présidentielle leur attribuant les blocs I & II du lac Albert, les dirigeants des sociétés Caprikat et Foxwhelp, accompagnés du ministre des Hydrocarbures, avaient fait de nombreuses promesses à la population dont des actions d’envergure à court et moyen terme.
Parmi ces actions, on comptait la construction de plus de 150 Km des routes bitumées, bâtiments administratifs, la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Budana et la mise à la disposition du district de l’Ituri de la somme de 10 millions US , montant du bonus de signature du contrat pour développer des projets d’intérêt communautaire.
Aujourd’hui, neuf mois après, la population n’a rien vu venir : aucun coup de pioche, aucun engin, aucun projet, excepté la remise de 6 pickups et 6 motos à la police nationale de Bunia et le renouvellement de la peinture d’un dispensaire datant de l’époque coloniale à Kasenyi. Au point où on se trouve, on est en droit de se demander pourquoi les compagnies bénéficiaires (Caprikat & Foxwhelp) traînent les pas pour lancer les travaux d’exploration. Y a-t-il un problème financier ou technique ? Pourtant l’opinion se rappelle qu’à une question sur l’évaluation technique et financière de ces sociétés à l’Assemblée Nationale, son excellence le ministre des Hydrocarbures, avait répondu avec élégance que cela n’était pas la préoccupation du gouvernement, que les majors comme Exxon Mobil n’ont pas commencé avec des moyens techniques et financiers évalués pour atteindre leur niveau actuel. Les faits sur le terrain semble donner raison aux députés nationaux qui soutenaient le contraire.
Que remarquons-nous entre temps ? Le Contrat de Partage de Production Caprikat & Foxwhelp, fait le tour des bourses du monde pour chercher des potentiels preneurs tirant bonne leçon de l’expérience de la Société Surestream avec ENI et Sacoil – Divine Inspiration avec Total. « Wait and see » disent les anglais.
En outre, la société civile, au nom de la population, tire la sonnette d’alarme quant à la mesure de la fermeture de l’agence de la Banque Centrale du Congo. Elle estime que c’est une véritable catastrophe dans un district qui a vu se fermer toutes les structures de micro finances pour mauvaise gestion ; un district exposé aux influences néfastes de la consommation des monnaies étrangères, un district qui connait le vol régulier des agents de l’Etat par les agents payeurs, …..La société civile ne comprend pas être remerciée de cette façon après avoir voté en masse pour le Chef de l’Etat, initiateur des cinq chantiers alors que ce programme est en train d’être saboté par certains politiques véreux dans le carré du pouvoir. La Société Civile de l’Ituri demande réparation. Quel discours tiendra le pouvoir en place aux prochaines échéances électorales, face à une population qui avait voté majoritairement pour lui en 2006 ? La population de ce district espérait avoir sa province à elle, des routes butimées, des dividendes du pétrole du lac Albert, des écoles, des hôpitaux et autres infrastructures. Rien de tout cela n’est visible, un peu comme partout ailleurs.
Position de la Société civile de l’Ituri par rapport au rendez-vous manqué avec Caprikat Limited et Foxwelp Limited
A l’attention de Son Excellence Monsieur le Président de la République,
(Avec nos hommages les plus déférents)
Nous, membres de la Société civile, forces vives de l’Ituri, sommes très indignés par la surprise désagréable qui nous a été réservée par le représentant du Caprikat Limited, concernant la rencontre prévue le 19/02/2011 avec la communauté locale pour discuter le cahier des charges préparé par cette dernière.
En effet, il n’est un secret pour personne que ces sociétés pétrolières aussi bien que les autorités politiques congolaises ont fait de nombreuses promesses que la population de l’Ituri continue à attendre jusqu’à ce jour.
(...)
Eu égard à ce qui précède, nous vous sollicitons de péser de tout vos poids sur le chef du gouvernement qui nous lit en copie de bien répenser le système bancaire, gage du développement de tout le pays en général et de l’Ituri en particulier. Et à Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale du Congo, recommandons de reconsidérer sa décision dont l’une des grandes conséquences est la thésaurisation au grand détriment de la circulation normale de la monnaie.
Le phare.
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