Hopital Gen d'Aru. |
Ce petit village d’antan est entrain de prendre les allures d’une ville. Sa position frontalière avec l’Ouganda et le Sud-Soudan, confère à son business un caractère plus ou moins international. Deux fois par semaine, le mercredi et le samedi, le marché d’Ariwara reçoit des operateurs économiques venus de divers horizons pour vendre leurs marchandises. C’est de ce coin de la RDC que sont approvisionnés, en marchandises diverses, une bonne partie du district de l’Ituri, du District du Haut Uélé et de la province de l’Equateur.
Le dynamisme de ses hommes d’affaires a, non seulement transformé la physionomie de cette localité, mais aussi permis une sorte de modernisation de cette entité administrative.
Avec plus de 60.000 habitants, Ariwara est l’un des rares contrées de l’Ituri qui accusent une croissance économique et un certain niveau de développement. Les maisons en pisés et en pailles se font de plus en plus rares dans cette entité, tellement des nouvelles bâtisses en matériaux durables y poussent. L’infrastructure hôtelière est l’une des plus développée de l’Ituri. Les Hôtels la Grace, Don de Dieu par exemple offrent des bons cadres avec des chambres self-contains, télévision et busines center, bar et restaurant.
Stations d’essences, hôtels classes, société de transport en commun, piscines, Internet, écoles privées agrées, commerce général, tabac, café, bois, or, diamant, produits vivriers, boites de nuits, alimentations, Ariwara n’a plus beaucoup à envier aux autres grandes agglomérations de la RDC.
Les amoureux de la vie nocturne ont les choix à faire entre des concerts livrés chaque samedi et dimanche chez Africana et les boites de nuit comme Matonge Discothèque et autres.
Contrairement aux autres agglomérations de l’Ituri où les gens voyagent comme des colis dans les camions, à Ariwara vous pouvez prendre votre bus pour Durba, Watsa, Aru, Bunia et Butembo et voyager dans des conditions acceptables.
Cependant, cette localité se bute aux problèmes d’approvisionnement en eau potable, en énergie électrique et à celui de la voirie urbaine. L’eau potable y est insuffisante. C’est l’Oxfam qui a aménagé une petite unité de traitement d’eau qui ne parvient pas à suffire à tous les habitants d’Ariwara. Il faut faire la queue devant des bornes fontaines installées ça et là et attendre des bonnes minutes, si pas des heures pour avoir un bidon de 20 litres d’eau. L’énergie électrique y est inexistante. Les poteaux y érigés dernièrement par le gouvernorat de la province Orientale attendent le courant électrique qui proviendra, incessamment, de l’Ouganda. Ceci n’empêche pas à ceux qui en ont les moyens de se procurer des groupes électrogènes qui suppléent à ce manque d’électricité.
Le problème des routes se posent avec acuité dans cette région. Le gros de ceux qui viennent s’approvisionner à Ariwara empruntent des vélos et des motos, les routes carrossables étant quasi inexistantes. Sur place à Ariwara, au delà de l’axe principal qui est, dans une certaine mesure entretenu, il se pose un sérieux problème d’entretien du réseau de la voirie urbaine. Un terrain de football, le stade papa Dema, clôturé en matériaux durables grâce aux contributions des operateurs économiques et hommes de bonne volonté de la place permet aux habitants de ce centre commercial d’assister aux matches de football.
Ce développement d’Ariwara est à mettre à l’actif de l’initiative privée, l’Etat congolais n’ayant pas fait grand-chose dans cette localité.
C’est à la faveur de la rébellion et de la guerre interethnique de l’Ituri qu’Ariwara a connu son explosion économique. En effet, à l’époque de la guerre interethnique de l’Ituri et de la rébellion, le territoire d’Aru était le seul lieu qui servait de refuge aux nombreux déplacés de guerre à cause de la paix qui y régnait et de l’hospitalité de ses habitants. Cet afflux des populations dans le territoire d’Aru, ajouté aux facilites que les administrations rebelles accordaient aux operateurs économiques de la place sont des facteurs qui ont favorisé ce boum économique.
Reste à ce que la révolution de mentalité suive cette croissance économique en vue de permettre à Ariwara de vivre comme d’autres grandes agglomérations de la RDC.
Joska
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