*AFI501 06/06/2008
L'amélioration des conditions de vie est l'objectif de la politique des É.-U. en Afrique
(Ils ne cherchent pas à concurrencer la Chine sur ce continent.)
Charles W. Corey
Rédacteur
Washington - L'objectif ultime de la politique étrangère des États-Unis en Afrique n'est pas de contrecarrer l'influence de la Chine, mais d'améliorer les conditions de vie des Africains et de leur offrir de meilleures perspectives d'avenir.
Résumant la politique des États-Unis à l'égard de la Chine et de ses activités en Chine, M. Thomas Christensen, sous-secrétaire d'État adjoint aux affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique, a déclaré : « Il n'existe pas de jeu à somme nulle entre la Chine et les États-Unis en Afrique. »
Les États-Unis « vont continuer de coopérer avec la Chine afin d'essayer de rendre sa politique (…) ses investissements et son assistance à l'Afrique plus efficaces à long terme. Le meilleur moyen d'y parvenir est de la pousser à encourager les gouvernements africains à adopter de bonnes méthodes de gestion des affaires publiques, créant ainsi la base de la stabilité à long terme. »
M. Christensen, ainsi que M. James Swan, sous-secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, ont exprimé cette opinion le 4 juin, lors d'une déposition devant la sous-commission sénatoriale des affaires africaines.
M. Christensen a déclaré que la Chine, comme les nombreux pays qui commercent avec l'Afrique et y font des investissements, avait trois objectifs principaux : obtenir des ressources et des marchés pour ses exportations ; augmenter sa puissance et son prestige sur la scène internationale en tant que chef de file du monde en développement ; et concurrencer Taïwan pour la reconnaissance diplomatique par les États africains.
Du point de vue des États-Unis, le rôle de la Chine en Afrique est largement positif : « Théoriquement, les réformes engagées à l'échelle nationale par la Chine et son ouverture sur le monde extérieur sont un bon exemple pour certaines des économies les plus isolées du continent africain. Concrètement, nous pensons que les investissements de la Chine dans les infrastructures et le développement d'entreprises en Afrique ont des résultats positifs pour les Africains. »
Les États-Unis, a dit M. Christensen, « encouragent la Chine à faire plus en Afrique (et dans le monde), de préférence en coordonnant ses activités avec les États-Unis, les principaux donateurs et des institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ».
Il a toutefois fait la mise en garde suivante : « L'aide de la Chine et ses politiques d'investissement ne sont pas transparentes et (…) ne sont pas assorties des conditions imposées par les donateurs et les institutions internationales. » Ces conditions, a-t-il précisé, visent à encourager la bonne gouvernance, qu'il considère comme la fondation du développement économique durable.
Par ailleurs, les États-Unis encouragent la Chine à engager le plus possible le dialogue avec de hauts responsables de divers gouvernements africains.
M. Christensen a toutefois affirmé que si, incontestablement, l'engagement de la Chine en Afrique s'était intensifié rapidement, il ne fallait pas perdre de vue le fait que l'aide de la Chine à l'Afrique se situait entre 1 et 2 milliards de dollars par an. Elle est donc considérablement moins importante que celle des États-Unis, de l'Union européenne et des institutions internationales.
Les investissements de la Chine en Afrique, à ce jour, sont également considérablement inférieurs à ceux des États-Unis. Ces derniers estiment, par exemple, que dans le secteur énergétique, la production totale de la Chine en Afrique est près d'un tiers de celle de la production d'une seule société américaine, Exxon Mobil Corp.
Les États-Unis, a expliqué M. Christensen, « sont en train d'essayer d'encourager une aide mieux ciblée et des politiques d'investissement plus avisées qui non seulement stimuleront le développement africain, mais aussi (…) amélioreront la réputation de la Chine sur ce continent ».
M. Christensen a ensuite expliqué que le gouvernement chinois était composé de « multiples agences » qui œuvraient toutes à un large éventail de projets d'aide et d'investissements en Afrique, mais que ces derniers n'étaient pas particulièrement bien coordonnés.
Il a fait remarquer que les programmes d'aide des États-Unis à l'Afrique, par exemple la Société du Compte du millénaire, le Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte contre le sida dans le monde (PEPFAR) et l'Initiative présidentielle de lutte contre le paludisme, avaient rapidement pris de l'ampleur au cours de la dernière décennie.
Durant sa déposition, M. Swan a rappelé aux sénateurs que la présence de la Chine en Afrique n'était pas nouvelle : elle a en effet commencé à verser une aide bilatérale au continent en 1956. Il a ajouté que l'aide offerte par la Chine chaque année à l'Afrique « pâlissait » en comparaison des quelque 30 milliards de dollars versés par les États-Unis, l'Union européenne et les institutions multilatérales.
Ceci dit, il a reconnu qu'il ne faisait aucun doute que la Chine avait renforcé sa présence économique et commerciale en Afrique, et qu'elle y avait diversifié ses activités ces dernières années.
La Chine est aujourd'hui le deuxième partenaire commercial de l'Afrique après les États-Unis, et ce continent est en train de devenir un marché d'exportation de plus en plus important pour les biens de consommation chinois. M. Swan est d'avis que ce sont les Africains eux-mêmes qui, au bout du compte, vont modeler leur relation avec la Chine.
Il a ensuite évoqué plusieurs secteurs dans lesquels la coopération avec la Chine serait la bienvenue, par exemple la réforme des forces de sécurité dans les zones ayant vécu un conflit.
Au sujet du Soudan, il a dit que le dialogue entre les États-Unis et la Chine sur le Darfour se poursuivait, et qu'il produisait désormais des résultats. Les États-Unis ont d'ailleurs accueilli favorablement les tendances positives manifestées par les Chinois à l'égard de cette province, mais ils leur ont dit franchement qu'ils pouvaient faire beaucoup plus.
Les États-Unis ont également encouragé la Chine à reconsidérer son étroite coopération militaire avec les régimes répressifs de l'Afrique, coopération qui nuit à son image sur la scène internationale. M. Swan a affirmé qu'il existait par ailleurs de nombreuses autres possibilités de coopération en Afrique, notamment dans les secteurs de la santé et de l'agriculture.
(Les articles du «USINFO» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/)
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